Quelques jours après les attaques djihadistes en France, les musulmans brestois ont eu une belle surprise en arrivant pour prier le dimanche matin…
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Alors que l’on entend souvent parler de lieux de culte profanés, voilà une attaque d’un nouveau genre qui pour une fois n’offensera personne. Dans la nuit de samedi à dimanche, la mosquée de Brest a été recouverte… d’une guirlande de cœurs. À l’issue d’une semaine sanglante pour la France, cette surprise était accompagnée d’un message anonyme dont le rédacteur disait avoir agi ainsi « en raison des derniers événements tragiques » et « pour éviter les amalgames ». Un geste particulièrement bienvenu à quelques heures de la grande marche internationale – à Paris et en province – contre le terrorisme islamiste qui a rassemblé plusieurs millions de personnes partout en France. Sur chaque cœur était inscrit le message suivant : « Partage ton cœur ». L’ensemble a tout simplement été discrètement accroché à la porte de l’édifice.
Slimane Harrage, président de l’association culturelle des musulmans de la ville, a découvert non sans émotion ce surprenant cadeau. Il a confié au Télégramme, qui a rapporté cette histoire : « Cela s’est sans doute passé pendant la nuit. Dimanche matin, lors de la première prière, quand je suis arrivée à 6 h, j’ai trouvé [cette guirlande] accrochée au portail de la mosquée avec [un] mot. Je pense que ce sont des enfants qui ont [fait] ces jolis cœurs de différentes tailles et couleurs. Ils portaient l’inscription : "Partage ton cœur". J’ai vraiment été touché. Nous étions tous émus. (…) Il y a eu des échanges entre les parents qui accompagnaient leurs enfants aux cours d’arabe et les passants (…). Après la prière de 13 h 30, nous avons quitté la mosquée avec un groupe d’une cinquantaine de personnes (…) pour rejoindre la place de la Liberté devant la mairie pour participer au rassemblement (…), hommes, femmes, enfants ».
Agir ensemble sur le terrain
« Pendant la marche, confie le religieux, j‘ai rencontré de nombreuses personnes d’autres confessions et même sans confession : juifs, catholiques, protestants, musulmans, athées, jeunes et vieux, etc. Un grand moment d’émotion ! Nous avons beaucoup échangé et nous nous posions tous quasiment la même question : que va-t-on faire sur le terrain ? Va-t-on laisser l’espace libre pour les terroristes et les intégristes parce que nous avons peur ? Nous devons continuer à travailler mais cette fois-ci main dans la main. »