En ce temps de Noël, Ar Gedour Mag, partenaire d’Aleteia, propose un tour d’horizon des cantiques bretons oubliés.
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Noël, en breton : Nedeleg, Nouel, Nouelenn, Noelenn, Pellgent ou Noa… Voici bien des façons, suivant les régions, de nommer la fête de la Nativité. Noël, l’occasion d’entendre, de découvrir ou de redécouvrir la grande richesse du répertoire des cantiques bretons.
Quand nous écrivons « l’occasion d’entendre, de découvrir ou de redécouvrir », nous exprimons davantage un souhait, et non une certitude, tant les murs de nos églises et chapelles bretonnes ne résonnent plus guère, ou plus du tout, de la beauté de ces chants, victimes de l’ignorance, ou parfois d’un mépris sectaire. Certes, dans certaines paroisses, des équipes liturgiques et leurs chorales commencent à inscrire dans leur répertoire nos cantiques. Cette reconnaissance bien tardive n’est encore que trop timide, frileuse, tributaire de beaucoup de « réserves » et de préjugés qui font obstacle à une pleine reconnaissance donnant à l’expression de la foi en langue bretonne toute sa légitimité. Mais, avec de la bonne volonté, il est possible de faire tomber bien des réticences. Et le moins que l’on puisse dire, est que ceux qui ont goûtés à cette « fontaine de jouvence » que sont nos cantiques, ne peuvent plus s’en passer, et point n’est besoin pour cela d’être un parfait bretonnant : la beauté de leur musique supplée à cet inconvénient. Et au cas où, il y a les feuilles de traductions…
La messe de Noël devrait donc tout naturellement nous donner la joie de chanter ces cantiques bretons dans notre paroisse, sans être obligé de faire des dizaines, voire bien plus, de kilomètres pour étancher cette soif spirituelle et musicale. Car enfin, il n’est pas normal que nos cantiques qui devraient être, tout naturellement, chez eux dans nos églises, soient les seuls exclus au profit des cantiques en français ou en d’autres langues, dont on se demande si la place qui leur est donnée dans nos cérémonies ne répondent pas davantage à d’autres motivations…
De l’avent à « en avant » vers la crèche
Dans la multitude des cantiques de Noël, nous pouvons discerner ceux qui nous préparent à la venue du Messie (l’Avent), de ceux qui nous mènent au pied du berceau de l’Enfant-Dieu qui vient de naître. Comme tous les cantiques bretons, cette joie chante dans une « théologie » de mots simples et qui pourtant disent l’essentiel : toute la poésie du mystère de l’Incarnation. Cantiques qui sont autant de reflets de la spiritualité bretonne et que rehausse, tels des diamants, une musique quasi-transcendante. Nous vous proposons un tour d’horizon non exhaustif de ce riche patrimoine breton de Noël.
L’Avent, nous invite à attendre… l’Avènement de notre Sauveur. Nous pouvons satisfaire notre attente par un premier cantique qui ouvre ce temps festif : « Ar Salver ez omp o c’hortoz » (Le Sauveur que nous attendons), dont le refrain reprend celui de l’hymne grégorien du « Rorate Caeli ». Notre insistance à attendre notre Sauveur devenant impatience, nous chanterons soit « Deut, Salver ar Bed » (Venez Sauveur du Monde), chanté sur l’air de l’Angélus de Noël, soit « Diskennit eus an Nenvou » (Descendez des Cieux), deux cantiques qui sont l’équivalent du très populaire « Venez Divin Messie ».
C’est la nuit de Noël. Avec les Anges qui nous annoncent la Bonne Nouvelle, nous sommes invités à nous mettre en route sur le chemin de la crèche pour aller adorer l’Enfant-Roi. Et pour activer nos pas dans le froid et la neige (s’il y en a…) puis réchauffer nos cœurs, nous entonnerons l’entraînant « Kerzhit bugale » (Marchez, les enfants) qui nous fera oublier l’heure tardive, et par ses joyeux accents fera entendre nos voix dans le silence de cette Nuit Sainte. Lire la suite sur Ar gedour mag