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Islamistes : terroristes oui, mais infidèles non

Daesh killer

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Fides / OPM - publié le 17/12/14
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Qu’est-ce qu’un infidèle ? D’après l’université sunnite d’al-Azhar, ce terme ne peut être attribué qu’aux non musulmans et ne concerne donc pas les terroristes islamistes.

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L’université d’al-Azhar, universellement reconnue comme le plus grand centre de recherche de l’islam sunnite, a diffusé ces jours derniers un communiqué dans lequel elle réaffirme explicitement que la définition d’infidèle ou d’apostat ne peut être légitimement appliquée qu’aux non musulmans et ne peut donc être attribuée à aucun fidèle islamique, quels que soient les crimes qu’il a commis. « C’est l’une des données acquises de l’islam, peut-on lire dans le communiqué, que de reconnaître que quelqu’un ne peut être défini infidèle que lorsqu’il nie la shahada. »

Ce sont justement les groupes et les factions de la galaxie djihadiste tels que les miliciens du prétendu État islamique qui traitent d’infidèles, d’athées et d’apostats les autres musulmans. C’est pourquoi de tels groupes se font les artisans d’une manipulation de l’islam qui, dans le monde arabe, est qualifié de « takfirisme », une déviation sectaire qui considère mécréante toute la société musulmane et qualifie d’hérétiques tous les islamiques qui ne partagent pas son point de vue, légitimant leur élimination physique.

Pour ne pas tomber dans l’erreur du « takfirisme » il faut, selon les interprètes d’al-Azhar, s’abstenir de qualifier d’infidèles ou d’apostats les miliciens djihadistes, même s’ils répandent la terreur parmi les populations au nom de leur idéologie islamiste et citent sans relâche des versets du coran.

Au début du mois de décembre, l’université d’al-Azhar avait accueilli une importante Conférence internationale sur l’extrémisme et le terrorisme. La déclaration finale de la Conférence avait été lue comme un signal important de condamnation du terrorisme et de l’extrémisme islamiste exprimée par la plus importante institution de l’islam sunnite. « Tous les religieux qui ont participé à cette conférence contre le terrorisme, souligne maintenant la déclaration publiée par cette même université, sont bien conscients du fait qu’ils ne peuvent émettre de sentences d’apostasie contre un croyant abstraction faite de ses
péchés. »

 

Le retour de la théologie du sang

S.Exc. Mgr Antonios Aziz Mina, évêque copte catholique de Guizèh, ne note pas de contradiction entre la condamnation du terrorisme exprimée par al-Azhar et son attitude présente tendant à s’abstenir de donner la qualification d’athées et d’infidèles aux groupes djihadistes : « Ceux qui perpètrent des actes de terrorisme, a indiqué l’évêque à l’Agence Fides, sont des terroristes et doivent être condamnés en tant que tels même lorsqu’ils déclarent agir au nom de Dieu et du coran. Les qualifier d’athées ou d’infidèles peut par ailleurs devenir un escamotage pour cacher le vrai problème, à savoir la perpétuation du fanatisme à l’intérieur de courants qui fondent leur violence sur une interprétation déviante de l’islam, réactualisant une "théologie du sang" qui appartient à des époques désormais passées de la civilisation islamique. »

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