La « journée de la laïcité » pour l’anniversaire de la loi du 9 décembre 1905 intervient en pleines tensions à propos des crèches de Noël et de la « morale laïque » à l’école.
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Désaveu massif des Français vis-à-vis de l’interdiction d’installer une crèche dans l’espace public (lire ici sur Aleteia), scepticisme du monde éducatif devant la décision de Najat Vallaud-Belkacem d’enseigner la « morale laïque » à l’école : la « laïcité » ne fait plus recette. La « charte de la laïcité à l’École » adoptée à la rentrée 2013 et affichée sous la houlette de Vincent Peillon dans tous les établissements scolaires a fait « pschitt ! ». Le mot est usé parce que le concept est creux…ou sectaire. De quoi parle-t-on ? De respect et de tolérance ? De proscrire tout signe religieux en leurs noms ? D’interdire le voile islamique mais aussi la croix et les crèches ? De l’égalité homme/femme ? De la promotion de la théorie du genre ? D’éducation sexuelle à la place des parents ?
L’islam embarrasse l’Observatoire de la laïcité
L’ordinaire des enseignants dans les écoles de la République, ce sont, faisant cortège au décrochage scolaire, les incivilités, l’insolence, la violence, et, dans certains établissements, les menus de la cantine et les tensions entre musulmans et juifs. L’incendie est là, et il devient difficile de feindre de ne pas le voir. Mais l’Observatoire de la laïcité préfère regarder ailleurs : lors d’un point presse au siège du Parti radical de gauche (PRG), la sénatrice Françoise Laborde a critiqué (…) l’Observatoire de la laïcité où elle siège avec trois autres députés et sénateurs : « C’est mou (…) il en ressort des communiqués creux. Au lieu de servir d’aiguillon, l’observatoire met le couvercle sur les problèmes », explique la sénatrice qui se dit « insatisfaite » du travail de cette instance. Comme elle, d’autres membres de l’Observatoire estiment que cette institution installée par François Hollande en avril 2013 minimise les menaces que font peser sur le pacte républicain les poussées fondamentalistes, notamment venant de l’islam. » (La Croix)
Haro sur les crèches et le régime concordataire !
Il semble moins risqué de s’en prendre aux crèches. Ou au régime concordataire qui régit l’Alsace et la Lorraine, comme vient de le faire le Grand Orient de France : c’est l’une de ses 25 propositions pour un « renforcement » de la laïcité, fraîchement accueillie par les Alsaciens et les Lorrains : « C’est un processus de destruction massive de notre identité qui est marche », « Que le Grand Orient aille prêcher sa bonne parole de laïcité … en Orient où cela est grandement nécessaire », lit-on sur le site des Dernières Nouvelles d’Alsace.
Quant aux crèches, qu’on se rassure ! La jurisprudence européenne donne raison aux édiles qui, tel Robert Ménard à Béziers (Valeurs Actuelles), n’entendent pas céder en les escamotant des lieux publics, explique dans Famille Chrétienne Jean Paillot, avocat au barreau de Strasbourg et expert au Conseil de l’Europe : par l’arrêt Lautsi, qui concernait la présence de crucifix dans les écoles publiques d’Italie, «… la Cour européenne a précisé ainsi qu’une "règlementation donnant à la religion majoritaire du pays une visibilité prépondérante" ne suffit pas à caractériser une atteinte au principe de neutralité. Il en va de même lorsqu’il s’agit d’une simple tradition ou d’un usage. La conséquence est limpide : tout comme un crucifix dans une école publique d’un pays de tradition chrétienne, une crèche ou un sapin de Noël dans une mairie ou un Conseil général français ne sont pas contraires au principe de neutralité ».