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Jérusalem : l’attentat de la synagogue attise l’incendie

JERUSALEM, ISRAEL -NOVEMBER 18: Members of the Israeli emergency service carry the body of a synagogue attack victim in Jerusalem on November 18, 2014. Four Israelis were killed and seven others injured in an attack staged by two Palestinians on a Jewish synagogue in West Jerusalem. Israeli police shot down the two attackers after the attack. Salih Zeki Fazlioglu / Anadolu Agency

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Philippe Oswald - publié le 18/11/14
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Sept morts, quatre fidèles, un policier et les deux assaillants palestiniens : l’attentat de la synagogue Har Nof à Jérusalem annonce une nouvelle escalade de violences en Terre Sainte.

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Deux Palestiniens ont fait irruption tôt ce matin dans une synagogue du quartier religieux de Har Nof à Jérusalem, tuant le rabbin et trois autres juifs en criant « Allah Akbar » (Dieu est grand) avant d’être à leur tour abattus par la police. On compte également neuf blessés dont plusieurs seraient dans un état critique. Commis dans un quartier ultra-orthodoxe juif situé à Jérusalem-Ouest, cet attentat est le plus meurtrier depuis des années à Jérusalem. Les assaillants sont originaires de Jabel Moukabber, un quartier de Jérusalem-Est, où des émeutes ont salué l’événement, tandis que des feux d’artifice étaient lancés en Cisjordanie. Le journal israélien Haaretz évoque la présence éventuelle d’un troisième assaillant qui serait parvenu à prendre la fuite (Le Parisien).

Mahmoud Abbas dénonce l’attentat

La violence de cette attaque « à la hache, au couteau et au pistolet » selon la police israélienne et, qui plus est, dans un lieu de prière, n’a pas dissuadé le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) de revendiquer l’attentat, ni les deux principaux mouvements islamistes palestiniens, le Hamas et le Jihad islamique, de s’en réjouir. En revanche, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé « le meurtre de fidèles priant dans une synagogue » et « le meurtre de civils de quelque bord qu’ils soient », non sans appeler à « la fin des incursions dans al-Aqsa (la mosquée de Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam), des provocations de colons et de l’incitation de certains ministres israéliens ». « Il est temps de mettre fin à l’occupation et de mettre un terme à tout ce qui provoque la violence et les tensions », a-t-il ajouté.

« Avec une poigne de fer »

 De son côté, le Premier ministre israëlien, Benyamin Nétanyahou, annonçait qu’Israël réagirait « avec une poigne de fer à ce meurtre de juifs » (Libération). « L’attaque est le résultat direct de l’incitation à la haine contre Israël de Mahmoud Abbas et du Hamas », a réagi Benyamin Netanyahou, qui a convoqué une réunion sécuritaire d’urgence plus tard dans la journée. Moshe Ya’alon, le ministre israélien de la Défense est sur la même ligne d’accusation de l’autorité palestinienne, dénonçant dans cet attentat « le résultat direct de la provocation, du mensonge et de la haine qui circulent tous les jours dans l’Autorité palestinienne, dirigée par le président Mahmoud Abbas, contre Israël ». Mêmes accusations de la part du président de la Knesset Yuli Edelstein, du ministre de l’Économie, Naftali Bennett (issu du parti religieux nationaliste, le « Foyer juif »), et du ministre des Affaires stratégiques et du renseignement, Yuval Steinitz : « Le terroriste tenait la hache, mais c’est la voix d’Abbas qui parle, a-t-il accusé. Nous lui imputons une responsabilité directe au massacre de la synagogue de Har Nof ».

Mais il faut noter que Yoram Cohen, le chef des services de sécurité intérieure israéliens (Shin Beth), a pour sa part défendu Abbas au cours d’une session de la Knesset, en affirmant que le leader palestinien « n’incite pas à la terreur, même pas en privé » (i24news.tv). Sa voix semble toutefois bien isolée.

« Un acte de pure terreur »

Les condamnations internationales fusent à commencer par celle des États-Unis, le secrétaire d’État John Kerry fustigeant un « acte de pure terreur d’une brutalité insensée », tandis que François Hollande, depuis l’Australie, dénonce « avec la plus grande force l’odieux attentat » et « ceux qui ont osé saluer cet acte ». « C’est un acte de terreur contre des fidèles lors de leur prière du matin, et c’est condamnable à tous points de vue
» , a déclaré le chef de la diplomatie de l’Union européenne, l’Italienne Federica Mogherini, qui a appelé « tous les dirigeants de la région » à « faire tout leur possible pour immédiatement apaiser la situation et empêcher une nouvelle escalade » (Le Soir). Mais il est peu probable qu’elle soit entendue.

Voilà un mois que la tension ne cesse de monter entre les deux camps. Les Israéliens ont annoncé la construction de nouvelles colonies dans Jérusalem-Est, les extrémistes juifs ont multiplié les provocations sur l’esplanade des Mosquées qui a été fermée aux musulmans tandis que des soldats israéliens investissaient la mosquée al-Aqsa (Aleteia). Les Palestiniens ont multiplié les attentats, celui de la synagogue s’inscrivant dans une série d’attaques et de meurtres contre des juifs à Jérusalem et Tel-Aviv qui ont fait cinq victimes en plus des terroristes (Aleteia), tandis qu’un chauffeur de bus palestinien était retrouvé pendu dans son véhicule – « suicide » pour les Israéliens, « meurtre » pour les Palestiniens. L’annonce faite aujourd’hui par Israël, en réaction à l’attentat contre la synagogue, que le port d’armes allait être facilité afin de renforcer l’autodéfense (Le JDD) ne présage rien de bon.

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