Alors que l’Esplanade du Temple ou des mosquées cristallise les tensions entre juifs et musulmans, une délégation de chefs des Eglises de Jérusalem s’est rendue lundi sur l’Esplanade pour une visite de solidarité.
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Les violences perpétrées par des extrémistes des deux camps font craindre un nouvel embrasement du conflit israélo-palestinien. Hier une mosquée était incendiée à l’aide d’un cocktail Molotov. Lundi 10 novembre, deux Palestiniens attaquaient et tuaient au couteau un soldat israélien et une Israélienne à Tel Aviv. Samedi 8, c’est un Palestinien qui était abattu par la police israélienne…
Ces épisodes dramatiques sont symptomatiques d’une montée des tensions tout particulièrement palpable autour de l’esplanade du Temple ou esplanade des Mosquées. Le troisième lieu saint de l’islam sunnite, le premier du judaïsme, abritait autrefois le temple de Salomon, que certains juifs extrémistes rêvent de rebâtir. C’était le cas du rabbin Yehuda Glick sur lequel ont tiré deux Palestiniens, le blessant grièvement. Devant la menace pour la paix que représente cette revendication, une délégation de chefs des Églises de Jérusalem a souhaité signifier le soutien des chrétiens envers leurs frères musulmans.
Parmi la délégation, se trouvaient des représentants de l’Église catholique en Terre Sainte : sa Béatitude Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem ; son vicaire à Jérusalem et en Palestine, Mgr William Shomali ; le vicaire patriarcal pour les grec-catholiques de Jérusalem, Mgr Joseph-Jules Zerey ; et le père Ibrahim Faltas, frère franciscain. Ils ont été accueillis par le Conseil du Waqf islamique de Jérusalem et ont souhaité faire une déclaration commune (disponible sur le site du Patriarcat Latin de Jérusalem). Ils y réaffirment le droit des musulmans à accéder à la mosquée d’Al-Aqsa, et rappellent l’importance de l’indépendance, vis-à-vis d’Israël, des lieux saints musulmans et chrétiens de Terre Sainte.
La crainte de voir les juifs refaire des vestiges du Temple de Salomon un lieu de prière au détriment des musulmans a été écarté par le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu aujourd’hui : « Il n’y a aucune intention de changer le statu quo sur le mont du Temple ». Pour l’heure, les juifs ont le droit de se rendre sur l’esplanade à certaines heures et sous stricte surveillance, mais il leur est interdit d’y prier. Cette interdiction n’est pas toujours respectée, et devant le manque de réaction des équipes de sécurité, des femmes musulmanes chantent les vers islamiques pour tenter de troubler les prières des juifs…
Il n’y a pas unanimité parmi les juifs orthodoxes pour tenter d’occuper l’esplanade voire de rebâtir le temple de Salomon. Certains rabbins estiment au contraire que les juifs qui se rendent sur l’esplanade commettent une faute très grave car ils pourraient marcher sans le savoir sur le Saint des saints. Or personne ne pouvait pénétrer dans ce lieu, excepté le grand prêtre, le jour de Yom Kippour.