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Les horaires décalés auraient des répercussions néfastes sur le cerveau

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Une récente étude neurologique avance que le travail posté a tendance à entraîner une accélération du processus naturel de vieillissement cognitif.

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La revue médicale Occupational & Environmental Medicine a publié lundi les résultats de sa dernière étude sur les conséquences du travail en horaires décalés (1) sur les fonctions cérébrales. Les chercheurs de l’équipe franco-britannique ont suivi l’évolution de pas moins de 3232 sujets dans la vie active ou retraités pendant une décennie, de 1996 à 2006 précisément. Les sujets étaient respectivement âgés de 32 à 62 ans au commencement des tests, en 1996. Sur cet ensemble, 1484 avaient déjà connu ou effectuaient encore des horaires de travail décalés, contre 1635 ayant toujours observé des horaires de travail dits classiques. Les scientifiques ont ainsi procédé à des évaluations neurologiques de base, comme des tests de mémoire et de rapidité sur tous les sujets à cinq ans d’intervalle, soit en 1996, 2001 et 2006.
 

Six ans et demi de plus

Sans grande surprise, les résultats confirment la tendance néfaste du travail posté sur l’organisme, avec le constat que les travailleurs de cette catégorie souffrent en moyenne d’un vieillissement des fonctions cognitives équivalent à six ans et demi de plus que les autres sujets, lorsque ces travailleurs effectuent ces horaires pendant plus de dix ans. Néanmoins, comme l’explique encore le compte-rendu de l’étude scientifique, ces dommages sont résorbables et s’élimineraient au bout de cinq ans en cas de retour à des horaires « normaux ».

Ces nouvelles données, qui doivent encore être corroborées, font écho à de nombreuses autres études en la matière, celles-ci ayant démontré successivement que le travail posté augmentait les risques de diabète, d’obésité mais également de cancer.
 
Il est important de pas perdre de vue toutefois que les répercussions décrites dans les études sont modérées par la précision du fait que celles-ci varient considérablement d’un individu à un autre. S’ils peuvent ne pas convenir du tout à certains sujets, ces rythmes de travail (déjà fortement encadrés par la loi française) sont dans d’autres cas très bien vécus. Comme le rapporte le professeur Béatrice Barthe, du laboratoire Travail et Cognition, dans un ouvrage intitulé Le bonheur au travail ?, pour certains les horaires spéciaux riment avec davantage de liberté, « un gain de temps sur leur vie », moins de stress ou une hiérarchie moins étouffante.
 
Il est possible de limiter les méfaits des horaires décalés sur l’organisme. Il s’agit, d’après les recommandations du Occupational & Environmental Medicine, de savoir maintenir une hygiène de vie convenable, en recourant éventuellement à l’aide d’une « surveillance médicale personnalisée », et de privilégier les horaires plus favorables au sommeil.

Les travailleurs concernés peuvent en outre préserver leur santé par des gestes concrets visant le sommeil et l’alimentation, en veillant par exemple à ne pas aligner leur rythme de sommeil sur celui de leur famille, et à ne pas reprendre un rythme « normal » pendant le repos hebdomadaire. Il est bon de s’efforcer de prendre un repas au milieu du temps de travail, même à 3 heures du matin, et de prendre garde au cercle vicieux de l’abus de caféine pour se tenir éveillé, en la remplaçant pas exemple par une collation qui aura de meilleures vertus énergisantes (Journal des Femmes).
 
 
(1) Le travail posté concerne à la fois le travail du soir, avec des prises de poste de 17 h à 22 h, 23 h ou minuit ; le travail de nuit de 21 h à 6 h du matin ; le travail du matin avec des prises de poste qui débutent en général à partir de 4 h (cf. ministère du Travail).
Ces horaires spéciaux concernent le plus souvent les ouvriers, les gardiens de nuit, les médecins et infirmières, les journalistes présentateurs de matinales, les hôtes et hôtesse d’hôtel et certains employés de magasin.
 

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