Son premier clip est en ligne. Mais la grande gagnante de The Voice Italie ne perd pas de vue son objectif : témoigner.
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Nous vous en avons largement parlé au fil des semaines. Vous êtes nombreux à avoir découvert son existence, et ses dons de chanteuses, en lisant Aleteia, et à avoir suivi son parcours semaine après semaine jusqu’à sa victoire finale.
Sœur Cristina poursuit donc son chemin, avec cette fois le lancement de son album en pré-commande et la mise en ligne de son premier clip, tourné à Venise : la reprise du célèbre morceau de Madonna. Un choix qui va encore susciter les commentaires voire la polémique, comme ce fut jadis le cas lors de sa participation à The Voice, les uns étant choqués par sa présence en habit, les autres par sa présence tout court. Alors que certains se demandent si la place d’une sœur est bien dans un show télévisé, d’autres voient plutôt en elle un exemple d’évangélisation par le chant, via la télévision et internet. Un regard sur une religieuse qui bouscule les a priori et les clichés, et Dieu sait si nous avons pu en entendre pendant ces deux semaines de synode, sans pour autant s’écarter de l’essentiel : on se rappelle de son Notre Père prononcé en direct à la télévision juste après avoir appris qu’elle avait remporté The Voice Italy.
Un choix personnel, pas une provocation
Sans complexe et sans peur, Sœur Cristina vient d’ailleurs de se confier plus personnellement dans les colonnes du quotidien catholique Avvenire. Elle y parle de son premier album, de cette première reprise, « Like a virgin », de l’après The Voice, et de comment sa communauté l’a aidée à garder les pieds sur terre. Question inévitable : le fait de reprendre ce morceau de Madonna est-il une provocation ? Pas du tout, répond la jeune religieuse, qui dit avoir voulu la réinterpréter « sans aucune volonté de provoquer ni de choquer ». Et d’insister sur le fait qu’il s’agit d’un choix personnel, et non pas imposé par sa maison de disque. « Je suis prête à faire face à toutes les critiques, car nous avons travaillé sur ce disque avec sérieux et honnêteté. »
Une surexposition médiatique
Bien sûr, sa victoire inattendue dans The Voice a bouleversé sa vie quotidienne, et entraîné une véritable surexposition dans les médias, de l’Italie au New York Times en passant par la France : « Certains photographes me suivaient partout ! J’ai dû faire des "pirouettes" pour aller à la messe sans être suivie », explique la religieuse. Mais elle ne perd pas son objectif de vue pour autant : la raison de tout cela, c’est de témoigner. « Je suis heureuse d’avoir rencontré le Christ, et je souhaite que tout le monde le connaisse. »
Une telle exposition ne va pas sans risque, et le principal pour elle aura été de préserver sa vie spirituelle. Elle prie beaucoup, s’est concentrée sur ses voeux temporaires et suit les conseils de sa communauté : « Je sais que je suis un outil entre les mains de Dieu, pas une pop star ! Je sais aussi que c’est difficile à croire, mais si je pouvais me cacher, je le ferai avec plaisir. Je doute et j’ai peur », affirme la jeune religieuse, qui a fait la preuve de son talent et de sa voix, tout en essayant de rester le plus possible à l’abri des pièges du show business, de l’argent et du succès. Elle a conscience d’aller à contre-courant aux yeux de bon nombre de croyants, mais elle se sent aussi aidée par les paroles du pape François, appelant à sortir, à rencontrer les autres, à mettre son talent au service de la communauté. Elle n’a pas encore rencontré le pape, mais aimerait bien recevoir sa bénédiction pour partir chanter à travers le monde.
Soeur Cristina ne veut pas perdre sa raison d’être, sa vie consacrée. Elle le répète : elle n’est au fond qu’un « humble instrument ». Pour elle, le moment le plus important de son aventure télévisuelle aura été de réciter le Notre Père. Son souhait, maintenant qu’elle reprend ce morceau, un choix qui sera certainement controversé :
« J’aimerais voir la tête que fera Madonna quand on lui dira que celle qui le chante est une religieuse ».
Traduit par Judikael Hirel de l’édition hispanophone d’Aleteia