Les Associations familiales catholiques interpellent élus et sénateurs : la modulation des allocations familiales sur les revenus est un mauvais signal qui s’ajoute à bien d’autres…
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« Une ligne rouge vient d’être franchie dans l’effort demandé aux familles », prévient Jean-Marie Andrès, le président de la Confédération des Association familiales catholiques (AFC). Mardi 28 octobre, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 qui prévoit la modulation des allocations familiales en fonction des revenus. Un enterrement du « principe d’universalité » de la politique familiale française. Selon celui-ci, les prestations familiales n’ont pas vocation a corriger les inégalités de revenus mais à compenser les dépenses occasionnées par le fait d’élever des enfants. Les AFC craignent que cette mesure qui concerne les « foyers aisés » ne vienne progressivement s’attaquer à toutes les familles.
Il est possible d’imaginer par la suite des dispositifs similaires à cette modulation des prestations en matière de santé ou de politique sociale. Michel Borgetto, professeur à l’Université Paris 2 s’interroge dans Le Monde : « Pourquoi ne pas ensuite imaginer rembourser les médicaments en fonction des ressources ou moduler le montant de certaines allocations très spécifiques – actuellement universelles – comme, par exemple, l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé ? »
Sur un plan plus philosophique cela revient à revenir sur un principe selon lequel les parents qui élèvent des enfants rendent un service à leur pays. Comme le rappelait la Conférence des évêques de France, « en politique familiale, rien n’est fortuit. Et aucune mesure décrétée n’est purement technique. Toute décision traduit la conception philosophique que le législateur veut promouvoir de la famille » (voir Aleteia).
Si « ce gouvernement aime les familles » comme l’affirme le ministre des Affaires sociales, il faudrait cesser de les attaquer systématiquement au portefeuille. Après la prestation accordée à la naissance du second enfant amputée des deux tiers, la suppression de la majoration des allocations familiales pour les adolescents de 14 à 16 ans, est venu le « coup de génie » du congé parental : au prétexte de favoriser le retour des jeunes mères sur le marché de l’emploi, le gouvernement a réduit à dix-huit mois leur congé parental, contre 36 mois indifféremment répartis au sein du couple jusqu’alors. (voir Aleteia). Ou comment réduire un budget en faisant un mauvais usage d’un faux concept d’égalité.