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Nigeria. Boko Haram ou l’horreur arrogante

NIGERIA, UNKNOWN : A screengrab taken on March 24, 2014 from a video obtained by AFP shows a man claiming to be the leader of Nigerian Islamist extremist group Boko Haram Abubakar Shekau. Boko Haram has claimed responsibility for an attack on a key military barracks in Nigeria, in a new video obtained on March 24, 2014 by AFP that warns of further bloodshed, including against civilians. The man appeared younger, thinner and with different mannerisms from older videos, which could prompt fresh questions about whether the militant leader, who had previously been reported killed, is still alive. RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / BOKO HARAM" - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS

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Philippe Oswald - publié le 02/11/14
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Démentant toute négociation avec les autorités nigérianes, le groupe islamiste Boko Haram multiplie les raids victorieux et se vante d’avoir converti à l’islam et marié les lycéennes enlevées le 14 avril.

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L’évidence s’impose : Boko Haram fait la loi au nord-est du Nigeria. Dans une vidéo que l’AFP s’est procurée le 31 octobre, Abubakar Shekau, leur chef, dément  l’existence d’un accord de cessez-le-feu que l’armée et la présidence nigérianes se vantaient d’avoir conclu avec Boko Haram, et annonce qu’il détient en outre un otage allemand. Ce pseudo accord prévoyait notamment la libération des jeunes lycéennes prises en otages à Chibok au mois d’avril dernier, comme l’avait relayé un peu vite François Hollande en évoquant leur libération « prochaine » (Le Huffington Post).

10 000 morts en cinq ans
Ces énièmes rodomontades des autorités nigérianes sont également démenties par l’intensification des coups de force de Boko Haram dans le nord-est du pays. Le groupe terroriste, qui a fait quelque 10.000 morts ces cinq dernières années, multiplie les attentats, les raids, et les enlèvements. Depuis les annonces faites par le gouvernement à la mi- octobre de pourparlers qui se poursuivraient au Tchad,  « les violences n’ont pas cessé : 60 jeunes femmes et 30 autres adolescents ont même été enlevés » (Le Parisien).
 Le correspondant régional du Monde, Jean-Philippe Rémy, rapporte des témoignages saisissants de réfugiés de la prospère ville de Mubi (200 000 habitants), proche de la frontière camerounaise, où les hommes de Boko Haram ont effectué « le casse du siècle » mercredi dernier : « Ils criaient, donnaient des ordres. Ils disaient aux hommes et aux femmes de se séparer. Ils voulaient que les chrétiens se convertissent tout de suite (à l’islam). On entendait des coups de feu, des cris ». Une fois de plus, les soldats nigérians s’étaient enfuis, abandonnant les civils à leur triste sort, et les nombreuses banques et bâtiments administratifs  au pillage…et leurs armes aux envahisseurs. Même le village d’origine du chef d’état-major de l’armée nigériane, le maréchal Alex Badeh, distant d’une dizaine de kilomètres de Mubi, a été investi sans coup férir, et la maison du maréchal pillée… Le maréchal Badeh, relève Jean-Philippe Rémy, est celui-là même  « qui avait annoncé solennellement, le 17 octobre, un cessez-le-feu négocié au Tchad avec Boko Haram prévoyant la libération des 219 lycéennes de Chibok enlevées six mois plus tôt ( …) Une humiliation, en plus de la défaite. »

« Nous les avons toutes mariées »
Dans cette même vidéo, le sinistre Shekau annonce en éclatant de rire que les 219 lycéennes enlevées à Chibok, et qui sont en grande majorité des chrétiennes, ont été converties à l’islam, et ajoute : « Nous les avons toutes mariées, elles se trouvent dans leurs foyers conjugaux ».  Aujourd’hui, au Nigeria, selon le rapport que l’ONG Human Rights Watch a publié la semaine dernière, Boko Haram détient plus de 500 femmes et jeunes filles vouées à l’esclavage ou, ce qui revient au même, aux mariages forcés, ou encore à la mort au combat (Le Nouvel Observateur et Le Figaro publient en vidéo, les témoignages glaçants de dizaines de jeunes filles enlevées par Boko Haram qui ont pu fuir l’enfer : mariages forcés, viols, participation contrainte aux combats en premières lignes…).
Face au djihadistes de Boko Haram, le plus important pays d’Afrique (plus de 170 millions d’habitants, première économie du continent, premier producteur de pétrole brut) est réduit à l’impuissance par la corruption qui le gangrène. 

 

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