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Les hymnes bretons de la fête des morts et des funérailles

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Youenn Caouissin - AR GEDOUR MAG - publié le 01/11/14
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Les Bretons ont toujours eu une «relation intime» avec la Mort, non pas par un penchant morbide douteux, mais par une lucide conscience que leur «fin dernière», le futur « bien-être » de leur âme était une affaire trop sérieuse pour la négliger.

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L’Ankou, ce personnage emblématique des «Légendes de la Mort», était «l’invité surprise» qu’il fallait aussi ménager… L’Eglise, le Mercredi des Cendres, le rappelait en appliquant celles-ci sur les fronts, de «ne pas oublier qu’on n’était que poussière, et que l’on retournerait en poussière». Et si l’intéressé s’abandonnait à l’oublier, certains frontons des ossuaires affichaient sans détours l’adresse du défunt aux vivants : «Hodie mihi, cras tibi» ( aujourd’hui à moi, demain à toi ).

La littérature bretonne est riche de légendes mettant en scène la mort, dont les fameuse «Légendes» d’Anatole Le Braz, ou encore le «Mirouer de la Mort», long poème breton du XVI e siècle. Jean-Pierre Calloc’h dans ses « Lais » de son célèbre «War an Daoulin» exprimera aussi cette relation intime avec la mort. Bien des écrivains et dramaturges, comme Tanguy Malmanche seront inspirés par «Elle». Des musiciens comme Jef Le Penven ou Guy Ropars puiseront les sources de leurs œuvres dans le riche patrimoine des hymnes bretons pour les défunts. Un patrimoine musical – qui n’aura d’égal que la «Messe des défunts» grégorienne, dont le Requiem, le Dies Irae, le Libera ou l’In Paradisum – seront également à l’origine de leurs plus belles compositions. Signalons encore, le cantique des funérailles du film «Dieu a besoin des hommes», « Klemm ar re Dremenet » ( La plainte des Trépassés ) écrite par Herry Caouissin, conseiller de Jean Delannoy, et dont la musique fut composée par René Cloérec.

Une autre œuvre, peu connue, qui, bien que profane, mérite ici d’être signalée, c’est «Koroll ar Vuhez hag ar Maro» (La Danse de la Vie et de la Mort), pièce de Xavier De Langlais et musique de Georges Harnoux, dans laquelle nous retrouvons la «Gwerz ar Purgator». Cette œuvre admirable, composée spécialement pour être jouée au Bleun-Brug de 1939, ne le sera pas pour cause de déclaration de guerre… 

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