Les Femen finiraient-elles par lasser ? Trois à quatre mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende ont été requis mercredi contre l’exhibitionniste de La Madeleine.
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Sont-elles fanatiques, dérangées, manipulées ? Sans doute tout cela à la fois. Mais leurs provocations et, s’agissant de lieux de culte, leurs profanations, finissent par fatiguer, jusqu’à leur aliéner des sympathisants de la première heure, notamment des féministes. Le matin du 20 décembre 2013, Eloïse Bouton, qui a quitté aujourd’hui le groupe des Femen, s’était livrée à une exhibition particulièrement choquante dans l’église de la Madeleine, à Paris, en mimant, à moitié nue, un avortement devant l’autel (Aleteia). Elle affichait, peinte sur son dos, l’inscription « Christmas is cancelled »(Noël est annulé), et avait le ventre barbouillé d’une inscription la qualifiant de « 344e salope », en référence au manifeste des 343 militantes pour la légalisation de l’avortement en 1971 -des ancêtres pour cette journaliste de 31 ans. Poussant le sordide jusqu’au bout, elle avait achevé ses gesticulations en déposant devant l’autel des morceaux de foie de veau, supposés représenter l’Enfant Jésus avorté, avant de souiller les lieux d’urine…
Ces gestes délicats ne l’ont pas empêchée d’arguer ce mercredi, à la barre du tribunal, que son « but n’était pas de choquer les fidèles et les croyants », mais de « choquer à un niveau politique, provoquer une prise de conscience ». (Quelle « prise de conscience » ? Les Femen avaient alors publié ce communiqué sur les réseaux sociaux : « Noël est annulé ! Du Vatican à Paris. Le relais international de Femen contre les campagnes anti-avortement menées par le lobby catholique continue, la sainte mère Éloïse vient d’avorter de l’embryon de Jésus sur l’autel de la Madeleine ».)
Le tribunal correctionnel de Paris, présidé par une femme, Isabelle Pulver, a recadré l’affaire d’emblée en avertissant qu’on n’allait pas ici « juger des motivations » de cette action, mais déterminer si les faits caractérisaient ou non « l’existence d’une infraction sexuelle ». Eloïse Bouton qui savait que « son attitude ne pouvait que heurter la pudeur des fidèles », « ne peut pas s’affranchir du respect qu’elle doit aux autres» a poursuivi le juge.
Trois à quatre mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende ont été requis contre Eloïse Bouton. Le jugement a été mis en délibéré au 17 décembre.
Autre procès ce 15 octobre : celui de l’ukrainienne Iana Jdanova. Elle a été condamnée à une amende de 1.500 euros pour exhibition sexuelle et dégradations. Elle avait attaqué la statue de cire du président russe Vladimir Poutine au musée Grévin. C’était sa façon de remercier la France de lui avoir accordé l’exil politique…
Le 8 octobre, une autre ex-Femen, la tunisienne Amina Seboui, avait été condamnée à 1500 euros d’amende avec sursis pour avoir dénoncé à la police une agression imaginaire par des islamistes, à Paris. Une peine «extrêmement légère par rapport à la gravité des faits», avait souligné la présidente du tribunal.
Eloïse Bouton, Iana Jdanova et Amina Seboui faisaient partie du commando de neuf Femen relaxées le 10 septembre après leur profanation de Notre-Dame. Le parquet et l’évêché de Paris ont interjeté appel de cette décision surprenante du tribunal qui avait infligé une amende… aux gardiens de la cathédrale (Aleteia).