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Nigéria : déjà six mois d’horreur pour les lycéennes enlevées et leurs familles

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Philippe Oswald - publié le 15/10/14
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Elles ont été enlevées dans leur lycée dans la nuit du 14 au 15 avril dernier et le monde entier s’en est ému. Mais six mois plus tard, aucune nouvelle des 219 jeunes filles aux mains des islamistes. Et l’indignation s’émousse…

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Elle avait fait de l’effet, la campagne #BringBackOurGirls relayée sur Twitter par des vedettes (Michelle Obama, Malala Yousafzaï, futur prix Nobel de la Paix, en France les anciennes « premières dames » Carla Bruni et Valérie Trierweiler) dans les semaines qui ont suivi l’enlèvement (Francetvinfo). Pressés par l’opinion publique, Washington et Paris promettaient l’envoi d’experts pour retrouver les lycéennes enlevées à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, et les rendre à leurs familles éplorées. Mais voilà, une émotion chasse l’autre, un flux d’horreurs, notamment en Irak et en Syrie, a recouvert cette horreur-ci, et  l’indignation faiblit malgré les manifestations des membres nigérians du mouvement à Abuja, la capitale nigériane, et la persévérance des promoteurs de #BringBackOurGirls.
Surtout, il apparaît que Boko Haram n’est pas un groupuscule d’une poignée de terroristes mais un véritable cancer qui ronge le Nigéria, le plus peuplé et le plus riche pays d’Afrique, grâce au pétrole, et l’un des plus corrompus. D’une façon analogue à l’Etat Islamique en Irak et en Syrie, les terroristes de Boko Haram se sont emparés de vastes territoires au nord-est du Nigeria et de part et d’autre de la frontière du Cameroun.

A plusieurs reprises, les négociations entre le gouvernement nigérian et Boko Haram pour obtenir la libération des lycéennes en échange de celle de membres de la secte terroriste emprisonnés ont échoué. L’épisode récent de la libération par Boko Haram d’un groupe de 27 prisonniers, dont 10 ouvriers chinois et la femme d’un responsable politique, au Cameroun, où ils avaient été enlevés, a fait naître un espoir vite retombé : les familles des lycéennes n’ont pas les moyens de verser les rançons payées pour de tels otages. Les autorités nigérianes ne semblent guère perturbées par les manifestations de ces familles que le président nigérian Goodluck Jonathan n’a rencontrées qu’une fois, le 22 juillet, à Abuja, cent jours après l’enlèvement. Une autre jeune femme captive de Boko Haram a été retrouvée le mois dernier, a révélé le 14 octobre le journal nigérian The Vanguard : mariée de force  à un membre de Boko Haram, elle avait été abandonnée,enceinte, car elle était tombée malade (Le Figaro).

Pour les parents de ces jeunes filles de Chibok, ce sont donc «six mois de douleur, de peine, d’angoisse et de stress», confie une mère. «Nous demandons au gouvernement de redoubler d’efforts pour retrouver et sauver les filles» ajoute-t-elle, estimant que les autorités nigérianes, dont l’inaction fait parfois soupçonner certaines complicités avec les ravisseurs, ont «une marge de progression». «Je ne perds pas espoir de pouvoir serrer un jour ma fille dans mes bras» (Le Parisien).
   
 
 
 

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