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Béatification : Paul VI et Sainte Thérèse

PAUL VI

Le pape Paul VI en Colombie, le 22 1968.

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Sanctuaire d'Alençon - publié le 14/10/14
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A l'occasion, de la béatification de Paul VI, ce dimanche 19 Octobre 2014, découvrez la lettre qu'il avait écrit à l'occasion du centenaire de la naissance de Sainte Thérèse.

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Cette lettre montre l'intimité que Paul VI avait avec Sainte Thérèse.

LETTRE DU PAPE PAUL VI À L'OCCASION DU CENTENAIRE DE LA  NAISSANCE DE SAINTE THÉRÈSE DE L'ENFANT-JÉSUS
 
En cette année 1973, le centenaire de la naissance sur terre de Thérèse Martin s’offre comme une lumière providentielle. Que sa proximité de Dieu, la simplicité de sa prière, entrainent les cœurs à rechercher l’essentiel ! Que son espérance ouvre la voie à ceux qui doutent de Dieu ou souffrent de leurs limites! Que le réalisme de son amour soulève nos tâches quotidiennes, transfigure nos relations, dans un climat de confiance en l’Eglise ! Et du haut du Ciel, Nous n’en doutons pas, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus elle-même ne cessera pas, en cette année jubilaire, de réaliser sur terre le bien qu’elle a promis.
 
A notre époque, l’intimité avec Dieu demeure comme un objectif capital mais difficile. On a en effet jeté le soupçon sur Dieu ; on a qualifié d’aliénation toute recherche de Dieu pour lui-même ; un monde largement sécularisé tend à couper de leur source et de leur finalité divines l’existence et l’action des hommes. Et pourtant la nécessité d’une prière contemplative, désintéressée, gratuite, se fait de plus en plus sentir. L’apostolat lui-même, à tous ses niveaux, doit s’enraciner dans la prière, rejoindre le Cœur du Christ, sous peine de se dissoudre dans une activité qui ne conserverait d’évangélique que le nom. Face à cette situation, Thérèse demeure avant tout celle qui a cru passionnément en l’Amour de Dieu, qui a vécu sous son regard les moindres détails quotidiens, marchant en sa présence, qui a fait de toute sa vie un colloque avec le Bien-Aimé, et qui a trouvé là, non seulement une aventure spirituelle extraordinaire, mais le lieu où elle rejoignait les horizons les plus vastes et communiait intimement aux soucis et aux besoins missionnaires de l’Eglise. Tous ceux qui sont aujourd’hui en quête de l’essentiel, qui pressentent la dimension intérieure de la personne humaine, qui recherchent le Souflle capable de susciter une vraie prière et de donner une valeur théologale à toute leur vie, Nous les invitons, qu’ils soient contemplatifs ou apôtres, à se tourner vers la carmélite de Lisieux : au-delà d’un langage nécessairement marqué par son époque, elle constitue un guide incomparable sur les chemins de l’oraison.
 
De même aujourd’hui, il importe de raviver l’espérance. Beaucoup éprouvent durement les limites de leurs forces physiques et morales. Ils se sentent impuissants devant les immenses problèmes du monde dont ils s’estiment à juste titre solidaires. Le travail quotidien leur semble écrasant, obscur, inutile. Bien plus, parfois, la maladie les condamne à l’inaction, la persécution étend sur eux un voile étouffant. Les plus lucides ressentent davantage encore leur propre faiblesse, leur lâcheté, leur petitesse. Le sens de la vie peut ne plus apparaître clairement, le silence de Dieu, comme on dit, peut se faire oppressant. Certains se résignent avec passivité; d’autres se referment sur leur égoïsme ou sur la jouissance immédiate; d’autres se durcissent ou se révoltent; d’autres enfin désespèrent. Aux uns et aux autres, Thérèse «de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face» apprend à ne pas compter sur soi-même, qu’il s’agisse de vertu ou de limite, mais sur l’Amour mystérieux du Christ qui est plus grand que notre cœur et nous associe à l’offrande de sa Passion et au dynamisme de sa Vie. Puisse-t-elle enseigner à tous la «petite voie royale» de l’esprit d’enfance, qui est aux antipodes de la puérilité, de la passivité, de la tristesse! De cruelles épreuves de famille, des scrupules, des peurs, d’autres difficultés encore semblaient bien de nature à perturber son épanouissement; la maladie n’a pas épargné sa jeunesse; bien plus, elle a expérimenté profondément la nuit de la foi. Et Dieu lui a fait trouver, au sein même de cette nuit, l’abandon confiant et le courage, la patience et la joie, en un mot la vraie liberté. Nous invitons tous les hommes de bonne volonté, particulièrement les petits et les humiliés, à méditer ce paradoxe d’espérance.

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