La « Manif pour Tous » organise ce 5 octobre – à Bordeaux et à Paris – deux grandes manifestations. Faut-il y aller ? Pourquoi ? Que dit l’Eglise ? La réponse de l’abbé Grosjean.
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Rappelez-vous : devant l’ampleur de la dernière manifestation, le gouvernement assurait qu’il renonçait à proposer la PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples de même sexe. Il finissait même par abandonner son projet de « loi famille » très controversé. C’était une reculade et une belle victoire pour ceux qui avaient manifesté.
Des raisons sérieuses
La reculade du gouvernement a laissé beaucoup d’amertume chez ceux qui espéraient aller encore plus loin. Car beaucoup n’ont pas renoncé aux nouvelles transgressions de la PMA et de la GPA (gestation pour autrui). Les pressions sur le gouvernement continuent. Nous devons manifester notre vigilance face à ceux qui misent sur notre lassitude et jouent avec le temps.
Il existe également un autre sujet d’inquiétude. Madame Taubira n’a jamais voulu renoncer à sa circulaire sur les enfants issus d’une GPA faite à l’étranger. C’est pourtant une véritable hypocrisie. Tout le monde assure être contre la GPA qui conduit des femmes à louer leur ventre. Chaque semaine, de nouveaux scandales éclatent et nous font découvrir de véritables « usines à bébés » où des femmes pauvres sont exploitées. Car la marchandisation du corps de la femme et de l’enfant touche évidemment en premier lieu les plus fragiles et les plus démunis.
Pourtant, la circulaire Taubira encourage les services de l’Etat à reconnaître sans difficulté les enfants issus de GPA quand ils sont ramenés en France et à leur accorder la nationalité française. Autrement dit, on ne veut pas de GPA chez nous, mais non seulement on ne fait rien pour décourager les couples qui sont tentés de partir à l’étranger pour y avoir recours, mais on leur facilite en plus la démarche en leur évitant tout désagrément au retour !
L’argument invoqué est de ne pas vouloir pénaliser l’enfant, en faisant de lui un « apatride ». Cet enfant a pourtant une nationalité, celle du pays de sa naissance. Il n’est pas apatride. En régularisant sans difficulté ces situations sous prétextes qu’elles existent, on les banalise et on encourage tout un système. Encourager ceux qui contournent sciemment la loi et qui vont commettre à l’étranger un acte que nous réprouvons en France, est une faute grave.
Cette faute jette un doute sur le refus réel de la GPA par le gouvernement et pose de multiples questions. Que fait-on pour lutter contre cette démarche ? Que fait-on pour dissuader les couples d’y avoir recours ? Que fait-on pour empêcher les laboratoires américains de venir faire leur publicité sur les mères porteuses dans les palaces parisiens ? Que fait-on pour interdire aux couples fortunés d’aller s’offrir une GPA dans les pays pauvres ? La marchandisation du corps de la femme est-elle plus admissible quand elle a lieu à l’étranger ? Ne doit-elle pas être combattue réellement, en pénalisant ceux qui ont recours à ce nouvel esclavage ? Car la GPA est une forme d’esclavage des temps modernes. Il est urgent de l’abolir à son tour, et pas seulement en France mais partout.
Des personnalités de gauche ont récemment lancé un appel au Président de la République afin qu’il sorte de cette hypocrisie (ici). C’est un sujet qui transcende les partis et les religions. C’est une question de dignité humaine et de justice ; elle nous fait redescendre dans la rue.
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