Interviewé par Aleteia, Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil Pontifical pour la Famille, propose un rôle plus actif des laïcs dans l’Eglise pour parvenir à un nouveau “printemps de la famille” sans “cléricalisme” ni “familiarisme”.
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Le Pape François et le groupe des neuf cardinaux qui l’assistent dans la réforme de la curie prennent en considération avec sérieux, en ce moment, la question des laïcs et la famille. Une réflexion qui englobe, entre autres aspects, la question des femmes dans la société et dans l’Eglise, la jeunesse et les mouvements laïcs. En effet, lors de la présentation le 16 septembre dernier, au Vatican, de la Rencontre Mondiale des Familles à Philadelphie (du 22 au 27 septembre 2015), Aleteia a évoqué avec Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil Pontifical pour la Famille, le rôle des laïcs au sein de l’Église ou dans la gestion d’un grand organisme de la curie romaine.
De quelle façon l’Eglise catholique peut-elle aider les laïcs à jouer un rôle actif dans le débat actuel sur les défis de la famille ?
Mgr Paglia : Il est indispensable de dire aux familles de surtout s’impliquer dans la vie de l’Eglise. Dans ce sens, il faut dire aux jeunes, qu’ils puissent vivre avec plus d’audace leur propre engagement ! Aux parents, de ne pas abandonner leur rôle d’éducateurs ! Aux parents, qu’ils ne pensent pas être heureux avec une attitude fermée ! Que les grands-parents ne soient pas mis à l’écart, mais que l’on découvre leur importance dans la transmission de la culture. C’est alors qu’on pourrait parler d’un printemps des familles. À partir d’un nouvel engagement dans l’Eglise.
Y a-t-il des obstacles à cet engagement ?
Mgr Paglia : J’aimerais que les familles se libèrent du “familiarisme” et les communautés chrétiennes du “cléricalisme”. Il faut, donc, réaliser une osmose. Rendre beaucoup plus dynamiques les rencontres dans les paroisses, dans les diocèses. Et cela, afin que les membres de la famille soient plus ouverts au monde et à l’Eglise.
Quel est le rôle des femmes ?
Mgr Paglia : Nous devons ouvrir les yeux sur un rôle plus actif des femmes. Souvent le rôle (de la femme) est mis de côté, on isole sa sagesse. Je parle en considérant la réalité dans plusieurs pays. Indéniablement, le rôle de la femme doit se renforcer dans tous les domaines de la vie humaine : en politique, dans l’Église, dans l’administration, dans la gestion. C’est pourquoi une renaissance des familles est indispensable.
L’Eglise catholique est-elle prête à accepter qu’un jour un père ou une mère soit à la tête d’un dicastère, par exemple le Conseil Pontifical pour la Famille ?
Mgr Paglia : Il y a clairement un besoin. Mon souci sera qu’il y ait dans le Conseil Pontifical pour la Famille une présence plus grande des familles, au-delà de ce qui existe aujourd’hui, sans aucun doute. Je pense que, dans un dicastère comme celui de la famille, les laïcs devraient être nommés davantage à des postes de direction.
Peut-on alors s’attendre à quelques nominations ?
Mgr Paglia : Certainement, au sein des postes de direction. Cependant, la structure de l’Eglise n’est pas immédiatement applicable aux structures sociales ordinaires. Grégoire le Grand, saint Ambroise, saint Cyprien, quand ils ont compris qu’on voulait les nommer évêques, ont pris la fuite. Par conséquent, toute cette course pour être chef… j’y mettrais un certain bémol !