Entre juillet et août 2014, trois prêtres ont été enlevés en Ukraine pendant plusieurs jours. Ils racontent à l’AED leur captivité.
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« Je pense que mes ravisseurs me surveillaient déjà depuis un certain temps, parce qu’ils avaient beaucoup d’informations sur moi et sur mes paroissiens. » Le Père Sergueï, l’un des trois prêtres enlevés en Ukraine entre juillet et août, raconte à l’Aide à l’Église en Détresse ses douze jours de captivité. Ce prêtre gréco-catholique, membre de l’Exarchat archiépiscopal catholique ukrainien de Donetsk, a été enlevé à la fin du mois de juillet, alors qu’il conduisait sa voiture.
« Trois hommes de l’armée de la Nouvelle Russie sont sortis d’une voiture située à côté de la mienne. J’ai tout de suite réalisé que c’est moi qu’ils voulaient. Ils m’ont obligé à monter dans leur voiture, puis ils m’ont endormi avec une éponge imbibée de chloroforme. » Quand le Père Sergueï s’est réveillé, ses ravisseurs lui ont expliqué quelle était sa « faute » : faire partie des promoteurs d’une journée de prière pour la paix et l’unité de l’Ukraine. Une prière contre la Nouvelle Russie. « Si en 1942 quelqu’un avait prié pour l’Union soviétique à Berlin, qu’auraient fait les allemands ? »
Les ravisseurs ont plusieurs fois menacé le prêtre de le fusiller. « Ils me disaient de prier parce que ma dernière heure était venue – raconte le prêtre – puis ils tiraient en l’air ». Le Père Sergueï n’a pas été torturé, mais il a été privé de l’insuline nécessaire au contrôle de son diabète. « Au fil des jours, ma situation se détériorait, et je les ai suppliés de me donner mes médicaments. » Après une semaine de captivité, les ravisseurs ont été rejoints par un homme au fort accent moscovite – contrairement aux autres ravisseurs qui étaient clairement de Donetsk. Il a interrogé le prêtre pendant quatre jours consécutifs. À son douzième jour de séquestration, le Père Sergueï a eu les yeux bandés et on l’a fait monter dans une voiture. Il était convaincu qu’il allait bientôt être tué, mais après un court trajet, ses ravisseurs l’ont laissé seul. Il a attendu quelques heures, avant de réalisé qu’il était enfin libre.
« J’ai vécu des moments dramatiques, mais j’ai toujours trouvé force dans la prière – témoigne-t-il. Quand ma tension artérielle augmentait à cause du manque de médicaments, je commençais à réciter le chapelet. Et comme par miracle, mon cœur recommençait à battre plus lentement. »
Don Victor, prêtre catholique du diocèse de Kharkiv-Zaporijia, a été enlevé dans des circonstances similaires. « Quelques hommes de l’armée de la Nouvelle Russie m’ont arrêté à un poste de contrôle – raconte-t-il à l’AED. Après avoir vu mes papiers, ils m’ont demandé de les suivre pour un bref examen, mais je n’ai été libéré que onze jours plus tard ». Il a lui aussi subi plusieurs interrogatoires et ses ravisseurs lui ont fait croire plus d’une fois qu’il allait être fusillé.
La petite pièce dans laquelle il a été prisonnier a vu se succéder plus de 50 autres otages auxquels Don Victor a pu fournir une assistance spirituelle. Le troisième prêtre enlevé, le Père Pavel, est polonais et travaillait au Kazakhstan. Il était en Ukraine pour participer à la journée de prière pour la paix.
Texte publié sur le site de l’Aide à l’Eglise en Détresse.