Le tribunal de police de Saint-Etienne a relaxé le prêtre qui était accusé d’avoir hébergé des demandeurs d’asile dans l’église Sainte Claire à Montreynaud. Le parquet a fait appel.
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Poursuivi par la Mairie de Saint-Etienne pour « manquement à la sécurité » parce qu’il héberge des demandeurs d’asile dans son église du quartier Montreynaud, le Père Gérard Riffard a été relaxé par le tribunal de police de Saint-Etienne ce matin. Une amende de 12.000 euros avait été requise par le procureur contre le prêtre retraité, à l’audience du 11 juin dernier.
Les migrants réfugiés, environ 80 hommes, femmes, enfants, actuellement hébergés par le Père Riffard, sont des Africains qui ont fui le Nigeria ou la RDC. La préfecture de la Loire ne leur avait pas trouvé de logement. Le prêtre était poursuivi pour infraction à un arrêté municipal interdisant, pour des raisons de sécurité, tout hébergement dans les locaux de l’église.
Mais le juge qui a prononcé la relaxe du prêtre a cité un arrêté du Conseil d’Etat affirmant la liberté fondamentale de tout être humain, et celle des Etats membres de l’Union Européenne, d’assouplir les normes en matière d’hébergement d’urgence.
Dans un communiqué publié à l’issue du procès, Mgr Dominique Lebrun, évêque de Saint-Etienne *, se réjouit de cette décision de justice : « Elle reconnait que l’état de nécessité prime sur d’autres normes. » écrit-il. « Les normes de sécurité sont importantes et nécessaires ; mais l’Evangile demeure notre norme absolue. Je souhaite que notre société s’appuie davantage sur la Parole de Dieu : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », socle de notre vivre ensemble, et ne poursuive pas ceux qui s’y emploient avec générosité. »
L’évêque précise que des travaux ont été réalisés durant l’été dans les locaux de la paroisse afin d’améliorer les conditions d’accueil, d’hygiène et de sécurité pour ce qui n’est qu’ « une mise à l’abri provisoire d’hommes, de femmes et d’enfants, demandeurs d’asile ». Revenant sur la question de la sécurité, Mgr Lebrun argumente : « Sans ce toit offert, leur domicile serait la rue, les marchands de sommeil ou l’entassement dans des appartements voire dans des squats. Seraient-ils plus en sécurité ? Sous d’autres formes, une dizaine de paroisses du diocèse de Saint-Etienne procurent un logement à des familles en grande difficulté. Les uns comme les autres ne pourraient-ils pas être encouragés par les pouvoirs publics ? »
Affaire à suivre puisque le parquet a fait appel.
*Particulièrement sensible à la question des réfugiés, Mgr Dominique Lebrun, évêque de Saint-Étienne, s’était rendu le mois dernier à Erbil, dans le Kurdistan irakien, où ont afflué des milliers de personnes fuyant les jihadistes.
Sources : France Info, RTL, Diocèse de Saint-Etienne