Qu’est-ce que dit l’Eglise sur le mariage ? Voici les réponses à neuf des questions les plus fréquentes…
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1. Pourquoi le mariage est-il indissoluble ?
Pour l’Eglise, il est clair que le Créateur, en offrant au couple la possibilité de se donner l’un à l’autre et de ne faire qu’une seule chair, a toujours voulu que l’union matrimoniale soit pour toujours. C’est aussi le désir de ceux qui s’aiment et s’unissent dans le mariage, car personne ne veut que son mariage soit un échec ou soit rompu. Ainsi, le Christ, sauveur du mal, a donné la possibilité aux époux de s’aimer d’un amour chrétien, autrement dit de faire de leur lien une alliance indissoluble, puisque basée sur un engagement à aimer comme le Christ aime, avec le secours de la grâce divine, qui soutient toujours ceux qui veulent vivre leur amour.
C’est pourquoi, élevé à la dignité de sacrement par le Christ, le mariage établit une union garantie par Dieu même, dont la sainteté et la force ne doivent être brisées par aucun homme (Mat 19:3-6). Saint Paul renforce cet enseignement en rappelant que c’est par la volonté de Jésus lui-même que les époux doivent rester unis (1Cor 7, 10-11 y Ef. 5, 23-33).
Conformément à la Parole de Dieu, l’Eglise ne reconnaît pas le divorce civil, puisque l’Etat ne peut pas dissoudre ce qui est indissoluble, et invite à analyser toute la souffrance et les préjudices graves que le divorce entraîne pour les individus et les enfants (Catéchisme de l’Église catholique 2382-2386). L’unique façon qu’un lien matrimonial soit dissous par l’Eglise est d’apporter la preuve, moyennant une procédure de déclaration de nullité devant un Tribunal ecclésiastique, que le lien a toujours été nul ; autrement dit que, pour différentes raisons, il n’a jamais constitué un véritable mariage.
2. Quelle différence entre le divorce civil et la séparation de corps dans l’Eglise ?
Dans l’Eglise, et pour des cas extrêmes, existe la séparation, quand il est prouvé que la cohabitation est impossible et entraîne un préjudice grave pour l’un ou l’autre époux ou pour les enfants. Mais cette “séparation de corps” n’est pas un divorce, car le lien établi par le sacrement demeure toujours et que les époux ne peuvent pas se remarier (Code de Droit Canonique. No. 1155).
3. Quels sont les motifs légitimes admis par l’Eglise pour se séparer ?
Le Droit canonique en vigueur stipule dans son article No. 1153 : « Si l’un des conjoints met en grave danger l’âme ou le corps de l’autre ou des enfants, ou encore si, d’une autre manière, il rend la vie commune trop dure, il donne à l’autre un motif légitime de se séparer ». Le danger spirituel se réfère au cas où l’un des conjoints abandonne la foi catholique pour adhérer à une secte et oblige l’autre et/ou les enfants à le suivre, ou n’autorise pas son conjoint/e à pratiquer sa foi, ou encore l’oblige à commettre un acte immoral. Le danger physique est quand existe la violence – physique ou mentale – dans les rapports avec l’autre conjoint ou avec les enfants, que ce soit du fait d’une maladie mentale, ou par vice. L’adultère systématique et avéré de la part de l’un ou l’autre des conjoints porte atteinte au devoir de fidélité et pourrait constituer, dans des cas très extrêmes, un motif légitime de séparation (Droit canonique Art. No. 1152).
4. Quels sont les effets (civils) de la séparation dans le mariage catholique ?
Les époux séparés maintiennent en vigueur le lien matrimonial. ils ne peuvent donc pas se remarier à l’Eglise. Et dans les pays où le mariage catholique a une validité civile, les époux séparés ne peuvent pas non plus contracter un nouveau mariage civil, à moins que ne soient dissoutes les obligations du lien sacramentel précédemment acquis (divorce). Entre les conjoints séparés, la dette conjugale n’est pas requise. Entre eux cessent également les autres droits et obligations propres à la cohabitation, excepté les obligations envers les enfants et l’assistance économique due à l’épouse.
La société conjugale peut être dissoute, si la demande en est faite en plus au juge. Enfin, les époux séparés peuvent s’unir à nouveau, en suspendant la séparation.
5. Un catholique peut-il demander le divorce civil ?
Dans les pays où la séparation de corps n’est pas reconnue légalement, mais seulement le divorce, le catholique peut recourir à cette figure pour obtenir les effets de la séparation de corps ; mais il doit éviter le scandale, ou que quelqu’un soit confondu dans sa foi.
6. Un divorcé peut-il recevoir l’Eucharistie ?
Oui. Les conjoints séparés et divorcés qui pratiqueront leur foi et ne se sont pas remariés, ou qui auront dissous leur lien matrimonial antérieur au moyen d’une procédure de déclaration de nullité peuvent communier. Et concernant ceux qui demeurent dans des situations matrimoniales irrégulières (divorcés remariés ou couples vivant en union libre), et qui pour diverses raisons ne peuvent pas convertir cette relation en un mariage sacramentel légitime, l’Eglise les accueille maternellement dans ses célébrations et les exhorte à participer pleinement à l’Eucharistie en s’engageant à vivre dans l’abstinence, en s’abstenant des rapports conjugaux (Voir ici) Lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur l’accès à la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés, 14 septembre 1994)
7. Une personne divorcée peut-elle se remarier ?
Tant que son ancien conjoint est en vie, un divorcé ne peut se remarier validement que si son lien antérieur a été dissous moyennant une déclaration en nullité du premier mariage. De même si votre conjoint a contracté un mariage préalablement et n’a pas reçu un Décret d’invalidité d’un Tribunal ecclésiastique (annulation), vous ne pouvez pas participer aux sacrements.
8. Un divorcé, non catholique, peut-il se marier religieusement avec une personne catholique ?
L’Eglise catholique respecte tous les liens matrimoniaux des autres religions, et même entre personnes non croyantes, et présume qu’ils sont valides. Par conséquent, avant un mariage catholique, ce lien antérieur doit être dissous, devant un Tribunal ecclésiastique. Ce concept peut être difficile à comprendre pour quelqu’un qui vient d’une foi qui accepte le divorce et la possibilité d’un remariage. Certaines personnes dans cette situation ont consulté un prêtre ou un diacre pour mieux en comprendre les motifs et sollicité des conseils sur la procédure à suivre.
9. Quel soutien spirituel l’Eglise propose-t-elle aux personnes séparées et divorcées ?
L’Eglise comprend la situation de ceux qui vivent cette situation. Et lorsque la séparation ou le divorce ont été l’unique porte de sortie, l’Eglise leur offre son soutien et les invite à demeurer proches du Seigneur et à se nourrir de la fréquence des sacrements. Dans certains diocèses existe aussi des groupes de soutien pour les personnes divorcées, séparées et veuves.
Article initialement publié par Por tu matrimonio
Traduit de l’édition espagnole d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne