La justification officielle à cette décision quasi sans précédent : des représailles à l’assassinat de trois jeunes étudiants juifs le 30 juin dernier.
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Fallait-il vraiment utiliser l’argument des représailles, suite au meurtre odieux de trois étudiants fin juin, pour annoncer une telle décision, ou bien assumer à la fois la volonté de poursuivre la colonisation et celle de remonter le niveau de popularité du gouvernement israélien, sorti affaibli de ces 50 jours de bombardements impitoyables de Gaza, en réponse à un flot quasi ininterrompue de roquettes ? Quoiqu’il en soit, c’est une annonce quasi sans précédent qui vient d’être faite par les autorités israéliennes, à peine quelques jours après l’annonce d’un cessez-le-feu à Gaza : l’appropriation par Israël de 400 hectares de terres en Cisjordanie, à une dizaine de kilomètres au sud de Bethléem, à Gva’ot, près de Gush Etzion.
Une vieille loi ottomane de 1858
Cette procédure d’appropriation serait fondée sur une loi ottomane datant de 1858, selon laquelle l’Etat peut récupérer la propriété des terres non occupées et non cultivées.Une telle décision constitue hélas une véritable incitation à la violence de la part des palestiniens lésés. Le conseil des colonies de Gush Etzion ne s’y est pas trompé en saluant cette décision dans un communiqué, en y voyant le prélude à l’expansion de Gva’ot, où ne vivent pourtant pour l’instant que 10 à 15 familles de colons, et à la naissance d’une "nouvelle ville". Les opposant à cette décision ont 45 jours pour faire appel.
Selon le collectif "la Paix maintenant", depuis 2009 et l’arrivée de Benjamin Netanyahu, le nombre d’unités (logements ou maisons) construites est passé de 1500 à 1800 les années précédentes à 2 000 à 2 500. L’objectif est clair : empêcher toute continuité géographique côté palestinien, entre murs, colonies et routes interdites, et rendre de facto impossible tout retour en arrière de la colonisation. Au total, 350 000 colons vivent actuellement en Cisjordanie, et environ 200 000 à Jérusalem. Avec cette dernière décision, le processus de paix recule encore, tout comme le rêve d’arriver à bâtir un jour une solution à deux Etats, vivant en paix côte à côte.