Sur l’observatoire SocioPolitique du diocèse de Fréjus, Louis-Marie Guitton fait son coming out : oui, il est papiste !
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Il fut un temps (pas si éloigné) où ce terme désignait avec mépris les suppôts du pape de Rome. Papiste ou pas, il faut bien reconnaître que l’expression a au moins l’avantage de désigner clairement ce que l’on reproche à ces étranges individus : ils ont une vénération quasi-idolâtre pour l’évêque de Rome. Ils sont à peine des différents des païens, qui eux ont au moins l’excuse de ne pas connaître Jésus-Christ.
Il faut donc que je fasse mon coming out, que je me confesse, oui, je l’avoue, je suis papiste. Papiste hier, papiste aujourd’hui et papiste demain, que ce soit le pape François ou un autre, peu importe ! Est-ce normal ? Les réactions face à tout ce qui peut émaner de Rome sont telles que l’on peut en effet s’interroger sur la notion de « normalité » : peut encore s’afficher catholique « normal », aimant à la fois l’Église telle qu’elle est et écoutant le pape quel qu’il soit ?
Bien des interrogations me sont venues cet été après que le Pape François eut été visité un ami, pasteur évangélique à Caserte. Non seulement il a quasiment fallu qu’il se justifie en prenant aussi du temps avec le diocèse, mais les quelques mots qu’il a prononcés à cette occasion lui ont été reprochés, mettant en doute son ecclésiologie et même son orthodoxie ! Cette fréquentation du monde évangélique constituerait un danger pour l’Église catholique, alors que nous avons de profonds désaccords, en particulier sur le sacrement de baptême. Mais comment comprendre cette méfiance à l’égard des mouvements les plus actifs dans l’annonce du nom de Jésus aujourd’hui, en particulier en Chine ou dans le Maghreb ? N’avons-nous donc rien en commun ? Le pape n’est-il pas averti de la situation en Amérique du Sud ? Plus profondément, pourquoi faut-il toujours se méfier des intentions du Saint Père ?
… [bien] des schismes auraient pu être évités par des actes forts d’humilité, de pardon et de dialogue.
Ce n’est pas nouveau, pas besoin de remonter très loin ! Faut-il parler de saint Jean-Paul II ? Il y aurait beaucoup à dire, des fameuses repentances de l’Église à l’occasion du Grand Jubilé de l’an 2000 aux rassemblements inter-religieux d’Assise en passant par son engagement très clair au service de l’Évangile de la Vie ou ses appels vibrants contre la guerre en Irak.
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