« La mobilisation n’est pas la guerre », répétait-on pour se rassurer…Le tocsin va sonner aujourd’hui à 16h dans de nombreux villages et villes de France pour commémorer le début de la Première guerre mondiale.
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Comme ce funeste samedi 1er août 1914, à 16 heures, le tocsin retentira depuis les clochers de nombreux villages et villes de France ce vendredi, pour commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale.
L’anniversaire de l’engagement de 3,8 millions de soldats français survient en pleine torpeur estivale. Une torpeur lourde, inquiète, d’une France qui se demande ce que lui réserve la rentrée…tandis que les combats font rage en Europe même – Ukraine, au Proche et Moyen Orient -Palestine, Syrie, Irak…- et dans de nombreux pays d’Afrique –Libye, Nigéria, Congo, Soudan…
« …Cent ans après, face à l'intolérance, l'injustice et l'inacceptable, nous devons toujours nous mobiliser. Pour la Paix, pour l'Europe, pour la France», a écrit François Hollande dans une tribune destinée à la presse régionale. Voilà une généralité avec laquelle on ne peut qu’être d’accord avec le président de la République ! C’est quand on entre dans le détail, que le bât blesse…
Du moins une quasi-unanimité existe aujourd’hui sur le désastre qu’a représenté ce premier conflit mondial pour la France, pour l’Europe et pour le monde entier. La barbarie industrielle qui s’y est déchaînée a fait quelque 18,6 millions de morts (9,7 millions de morts pour les militaires et 8,9 millions pour les civils, les alliés et les Empires centraux perdant chacun plus de 9 millions de vies) et plus de 21 millions de blessés (cf Wikipédia), multiplié les traumatismes dans les familles privées du mari et du père, ensauvagé nos sociétés. Les deux grands totalitarismes communiste et national-socialiste (nazi) en sont issus, qui ont mis l’appareil de l’Etat au service d’une idéologie inhumaine et explicitement anti-chrétienne. Si le nazisme, qui devait durer « mille ans », a été emporté par la défaite de l’Allemagne, le communisme n’est pas mort en Chine, au Vietnam, au Laos, en Corée du Nord.
Comme l’avait alors prédit le pape Benoît XV, l’Europe a commis un suicide en s’engouffrant dans la Grande Guerre. L'aveuglement de la plupart de ses dirigeants se poursuivit jusqu'au bout, prolongeant l'hécatombe au-delà de tout bon sens et de la simple humanité : l'attitude de notre "père-la-victoire" national, Georges Clémenceau, sabordant en 1917, dans sa haine recuite de la monarchie austro-hongroise, la tentative de paix séparée souhaitée par l'Autriche, en est un triste exemple. Tout cela pour aboutir au désastreux Traité de Versailles qui ouvrit un boulevard à Hitler.
La guerre mondiale a fait la fortune des pays marchands d’armes, Etats-Unis en tête. Le mépris de la vie humaine s’est propagé dans une terrifiante escalade aux armes de destruction massive. Coïncidence évocatrice : le dernier survivant de l'équipage du bombardier américain Enola Gay, d’où fut lancée sur la ville japonaise d'Hiroshima le 6 août 1945 la première bombe atomique, vient de s’éteindre à l’âge de 93 ans.