Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Le 27 juillet dernier, le curé de la paroisse latine de Gaza revenait sur le quotidien de ses paroissiens :
Aujourd’hui, la rupture du cessez-le-feu et nos adieux à deux chrétiennes
La première, Solanj Tarazy Um Elias, était une femme très joyeuse, de rite grec orthodoxe, âgée de 91 ans. Grâce à Dieu, nous avons pu l’assister dans ses derniers moments. Il y a deux jours, au milieu de la guerre, on nous a demandé d’aller la visiter. Je n’y suis pas allé seul sachant qu’elle n’avait pas encore vu de médecin, j’en ai prié un de m’accompagner. Suite à une défaillance cardio-respiratoire, elle nous a laissé pour rejoindre la maison du Père éternel.
Ceux d’ici se souviendront d’elle comme de « la dame qui parlait allemand ». Elle nous a appris une prière à réciter avant de dormir qui lui avait enseigné sa grand-mère et que nous enseignons aux enfants lors des cours d’été.
Nous avons participé à l’enterrement et offert nos condoléances à ses proches, très touchés. Laus Deo !
La deuxième s'appelait Jalila Farah Aiad Um Jerjis. Sa mort a choqué les chrétiens, mais aussi tout le monde ici, car elle est morte victime d’une violente et dévastatrice attaque aérienne. La famille était composée du père, George Aiad Kamal, de la mère et de deux jeunes enfants, Jerjis et Anton. A 12 h, le dimanche 27 juillet, un missile a frappé leur maison, la réduisant en ruines. La vie de Jalila a été fauchée, elle est morte carbonisée. Le père a été légèrement blessé. Le fils aîné, Jerjis, est dans un coma profond. Il s’est vu amputer de ses deux jambes et d’une main, et souffre de graves brûlures sur le visage et d’une incinération de la poitrine, comme l’ont rapporté les médecins de l’hôpital.
Anton, le plus jeune fils, n’était pas chez lui lorsque c’est arrivé. Il était à la messe chez les orthodoxes et était passé nous voir ensuite à la paroisse.
Énorme choc pour tout le monde, en particulier pour les chrétiens. Un fait qui nous fait réaliser d’abord que les missiles ne font pas de différence entre les personnes. Ils tombent et ils tuent. Mais cela prouve aussi qu’il n’existe aucun lieu sûr dans toute la bande. Ce sont des faits, pas des mots.
Aujourd’hui, le Saint-Père a prié pour la paix et pour un cessez-le-feu, en appelant les responsables à poursuivre la paix. Et nous, depuis Gaza en souffrance et en communion avec le pape François, nous appelons aussi à un cessez-le-feu immédiat pour arrêter ce massacre.
Elle n’était pas un terroriste et je ne pense pas qu’elle constituait une quelconque menace. C'était une femme comme les autres, qui pourrait très bien être ma mère.
Tous, nous avons dit adieu à ces deux femmes en reprenant les mots de la Bible, les mots de la vraie résignation chrétienne devant les événements difficiles de la vie: “Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, béni soit le nom du Seigneur” (Job 1,21).
Priez pour nous.
In Domino
P. Jorge Hernandez, IVE