Pas de cessez-le-feu en vue à Gaza où, malgré les manifestations internationales, le conflit continue au milieu de l’espace le plus densément peuplé du monde. L’intervention israélienne enflamme les commentateurs.
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« Nous n’allons pas nous arrêter au milieu et nous ne permettrons pas au Hamas de sortir renforcé de cette opération », prévient Moshe Yaalon, le ministre de la défense israélien. Il envisage de faire appel à plus de réservistes pour poursuivre l’opération Bordure de Protection. Le Hamas, de son côté, dénonce un crime de guerre et avertit sur son site que « le sang palestinien qui coule dans les rues de Gaza ne sera pas versé en vain ».
La mort de 13 soldats israéliens, dimanche, a porté un coup inattendu à Tsahal, et fait monter encore d’un cran les violences. Dans ce contexte, des commentaires extrêmement choquants se font entendre de part et d’autre. Un Imam de Berlin, Abou Bilal Ismail, a demandé à Allah d’exterminer tous les juifs. Côté israélien, la parlementaire Ayalet Shaked en appelle ouvertement au génocide, à « tuer toutes les mères des palestiniens ».
Plusieurs signes font craindre sur le terrain une aggravation des violences, comme l’utilisation avérée (voir cet article du Guardian) par Tsahal de munitions anti-personnelles perverses, des obus à fléchettes. Leur fonctionnement est incompatible avec des frappes chirurgicales. Il s’agit d’obus tirés par des tanks, qui explosent en vol et dispersent des fléchettes d’acier de 37 mm sur une surface de 300 mètres sur 90. Des obus au phosphore blanc, un matériau incendiaire dont l’usage sur des zones civiles est interdit par le traité de Genève de 1980, auraient aussi été tirés lundi 21 juillet.
Les mêmes réactions qu’en 2009 lors de Plomb durci
Les réactions internationales ressemblent à celles de 2009, lorsque les pays du monde réagissaient à l’opération « plomb durci ». Les pays à majorité musulmans se prononcent contre Israël tandis que les pays d’Amérique du Nord et d’Europe centrale dénoncent le Hamas et « reconnaissent le droit de l’Etat Hébreu à se défendre ». Une différence de taille toutefois : en 2009, une grande partie des états, comme la Russie ou la France, en avait appelé à un cessez-le-feu, sans condamner l’une ou l’autre des parties en présence. Cette fois le président de la République Française à des accents plus pro-israéliens, estimant « qu’il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces ». De son côté, Vladimir Poutine a demandé par téléphone à Netanyahou « un arrêt urgent de la confrontation armée ». Un signe des crispations internationales.
La majorité des victimes sont des femmes et des enfants
En attendant, dans ce jeu de la mort, le crime répond au crime : alors que le Hamas tire des roquettes sur des civils, ce qui est un crime contre l’humanité, Tsahal bombarde également des civils au nom de la défense de son territoire. Comme l’a souligné ce lundi Médecins sans Frontières (MSF), la majorité des victimes à Gaza sont des femmes et des enfants. L’ONG demande à Israël de cesser de bombarder les civils et de respecter le personnel médical et les structures de santé. "Alors que le discours officiel soutient que l’offensive terrestre a pour but de détruire les tunnels, l’on voit sur le terrain que les bombardements sont indiscriminés et que ceux qui en meurent sont des civils", a affirmé Nicolas Palarus, coordinateur du projet de MSF à Gaza, dans un communiqué. Par ailleurs, "les bombardements et les frappes aériennes sont non seulement intenses mais aussi imprévisibles, ce qui rend particulièrement difficile pour MSF comme pour tous les autres médicaux de se déplacer pour apporter les soins. Les travailleurs médicaux et les structures médicales doivent être respectées, aucun tir ne devrait se produire contre ou à proximité des ambulances et des hôpitaux".