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Danzza, ou l’eugénisme 2.0

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Sylvain Dorient - publié le 17/07/14
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Un site Internet met en relations des individus cherchant des donneurs de sperme, d’ovules ou de mères porteuses. Il est même possible de choisir ses préférences : couleur des cheveux, orientation sexuelle etc.

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L’arrivée de tels sites de vente/échange type eBay du bébé cyber-conceptualisé était aussi crainte qu’attendue, mais il faut le voir pour comprendre toutes les implications de ce nouveau commerce.  Et, bien sûr, Internet ne connaît pas de frontières… Le site se présente comme une plateforme collaborative : chacun apporte son élément du puzzle pour aboutir à un bébé, ou plutôt le bébé, le meilleur possible, construit selon des critères précis. Le site avertit,  c’est du sérieux : « Nous voulons uniquement des gens désireux et capables », peut-on lire dans sa présentation. Ce sérieux justifie même qu’il faille payer pour utiliser le site (8€ par inscription).
 
L’eugénisme n’est pas caché, c’est une fonctionnalité normale du site, garante de son « sérieux » chacun apporte des pièces (sperme, ovules, mères porteuses) et chacun peut composer avec ces ingrédients son bébé idéal. La toute puissance des parents-consommateurs semble à portée de clic.
 
On est en droit de craindre toutes les surenchères, comme le cas de ses mère lesbiennes sourdes et muettes qui cherchaient un procréateur sourd et muet pour leur enfant. Un cas relevé dans Libération par Jean-Philippe Wolf, chef du service de biologie de la reproduction à l’hôpital Cochin.
Dans ce même article, il met en avant des cas encore plus extrêmes de parents en position de toute puissance : « Certains transsexuels souhaitent conserver les gamètes de leur sexe d’origine comme s’ils voulaient être le père et la mère de leurs enfants. Ils mettent alors en avant la prééminence du biologique pour leur propre enfant (transmettre leurs propres gènes) contre la biologie qu’ils refusent pour eux-mêmes (leur assignation de sexe à la naissance). »
 
Ces cas limites sont significatifs, mais ils concernent heureusement une infime minorité des parents. Il n’en va pas de même de la commercialisation de la Gestation Pour Autrui (GPA) qui fonctionne déjà selon un modèle industriel, et qui abouti logiquement à la commercialisation de l’enfant. « Une femme ne peut pas sereinement faire commerce de son utérus sans que les injonctions économiques propres à notre monde globalisé ne viennent y mettre leur ordre , explique lucidement le docteur Wolf.
 
 
 
 

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