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L’évêque émérite de Hong Kong demande au Pape de ne pas se rendre en Chine

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Alors que les rumeurs entourant la possible venue du pape François en Chine semblent persister, Mgr Joseph Zen s’attend à une manipulation de la part des autorités chinoises à l’égard du Saint-Siège.

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« Ne venez pas, vous seriez manipulé ». C’est la mise en garde que le cardinal Joseph Zen Ze-kiun souhaiterait adresser au Pape si celui-ci envisageait de se rendre en Chine. Dans un entretien accordé au Corriere della Sera, l’un des principaux opposants au régime communiste chinois (cf. Aleteia) a affirmé que les quelques évêques qui auraient le courage de le rencontrer ne pourraient pas le faire, tandis que le parti communiste ne lui présenterait que des évêques illégitimes, y compris ceux qui ont été excommuniés par le Saint-Siège pour avoir été nommés par l’Association patriotique des catholiques chinois, contrôlés par la République populaire. 

Mgr John Fang Xingyao, évêque à la tête de l’Association patriotique des catholiques chinois, a répondu à l’évêque émérite de Hong Kong au sujet d’une hypothétique venue du Pape en Chine par le biais du journal South China Morning Post, quotidien de Hong Kong, en lui recommandant de “se tourner vers le futur” au lieu de “se tourner vers le passé”. 
 “Il est dans l’intérêt de la Chine et du Vatican d’établir des relations formelles dès que possible. Et afin que cela soit rendu possible, la communication entre les deux camps est importante”, estime-t-il, ajoutant que la Chine a établi des liens diplomatiques avec plus de cent pays, et qu’il n’y a donc aucune raison pour qu’elle ne puisse en faire autant avec le Vatican. 

La crainte formulée par l’évêque émérite de Hong Kong intervient pourtant à un moment où les relations entre le Vatican et Pékin semblent s’être progressivement réchauffées, et où une reprise du dialogue pourrait même être en vue après plus de 60 ans d’absence totale de relations diplomatiques*, à en croire un récent éditorial du South China Morning Post, après des premiers signes apparus en 2010. Lors de l’élection de l’actuel Président chinois Xi Jinping, trois jours après celle de François, ce dernier avait même adressé une lettre de félicitations à son homologue, qui n’avait pas manqué de lui répondre.
La stratégie du Pape à cet égard est limpide depuis le début de son pontificat, où celui-ci avait d’emblée fait connaître son intention d’oeuvrer dans l’unique continent auquel son prédécesseur Benoît XVI n’avait pas eu le temps de rendre visite.
Pour l’heure, le Saint-Père doit se rendre en Corée du Sud et aux Philippines, mais de nombreuses sources proches du Vatican laissent entendre qu’un voyage du Pape François en Chine serait prochainement envisageable si la République populaire proposait au Saint-Siège une date et un lieu pour débuter les négociations.

Néanmoins, comme le souligne encore le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, de nombreux obstacles se dressent encore entre Rome et Pékin: “Nos pauvres évêques sont des esclaves ici, le parti communiste leur refuse tout respect, il essaye de leur enlever jusqu’à leur dignité. Il menace leurs familles, ou les tente par des promesses de faveurs inacceptables. Nous ne pouvons nous taire”, affirme-t-il, évoquant également le sort des nombreux évêques chinois empêchés d’exercer leur ministère par le Régime, sans parler des nombreuses arrestations dont ils sont victimes (cf. Aleteia). 

Depuis janvier, les autorités de la province de Zhejiang imposent aux chrétiens de retirer les croix de leurs églises, faute de quoi elles seraient démolies (cf. Aleteia). Des centaines d’églises ou de croix ont depuis été détruites pour ne pas avoir observé ce nouveau règlement.
En outre, la validation ou non par le Pape de la candidature du père Tang Yuange, “élu” au diocèse de Chengdu en Chine constitue une nouvelle mise à l’épreuve des relations entre les deux états et pourrait s’avérer déterminante pour la reprise – ou non – des négociations. 

*En 1950, les relations entre l’Etat du Vatican et le Régime communiste chinois avaient été grandement entachées après l’expulsion par la Chine du nonce Riberi, ambassadeur du Pape, qui s’était alors réfugié à Taïwan. Peu après, le Vatican avait officiellement reconnu l’île où résidait le nonce, alors qu’elle était officiellement l’ennemie de Pékin. 
En 1951, le Saint-Siège nomma des évêques en Chine occidentale contre l’avis de Pékin qui considérait qu’il revenait au Régime de les nommer.
En 1957, le gel des relations fut total après l’excommunication par le Vatican de douze évêques nommés par le régime communiste, qui crée alors l’église patriotique de Chine, chapeauté par l’Association patriotique des catholiques de Chine.

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