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Vietnam : Aux côtés des enfants touchés par le fléau du Sida

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Mathilde Levivier - publié le 29/06/14
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Mathilde, volontaire bambou au Laos, nous parle de sa découverte du centre de Baan home hug, qui accueille des enfants victimes du virus du Sida. Expérience poignante.

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Le centre de Baan home hug se situe près de la ville de Yasothon dans l’Issan, région frontalière avec le Laos. Considérée comme l’une des régions les plus pauvres de la Thaïlande, beaucoup de Thaïs partent chercher du travail ailleurs. Beaucoup tombent dans la prostitution à Bangkok où bien à Pattaya et contaminent leur famille en rentrant chez eux dans l’Issan. Cette région est l’une des plus touchée par le sida.

Ce centre a été crée il y a une vingtaine d’années dans le but premier d’accueillir les enfants orphelins victimes du sida. Il a été fondé par une femme extraordinaire, Mae Thiew, d’une douceur et d’une générosité rare.  Le centre accueille aujourd’hui 55 enfants de 18 mois à 22 ans pour la plus âgée. Tous ces enfants ont un point commun : ils sont orphelins. Leurs parents sont décédés, les ont abandonné ou bien ne sont plus en mesure de s’occuper d’eux correctement.

Pour s’occuper de toute cette troupe, 13 mamans appelées « mé » et 4 papas « po »
17 enfants sont atteints du sida. Une grande partie des autres enfants ont un lien avec le sida puisqu’un de leurs parents ou bien souvent les deux sont morts du sida. Ils ont aussi parfois en plus de leurs parents des frères ou des sœurs décédés pour la même raison.  Le centre recueille également les enfants ayant vécu dans un contexte familial malsain voir dangereux tels que des parents violents, dépendants à la drogue ou bien à l’alcool. Il y a une quinzaine de jours, une jeune fille est arrivée au centre pour échapper à un trafic d’enfants. Ce centre est aujourd’hui leur nouvelle maison.

Pour s’occuper de toute cette troupe, 13 mamans appelées « mé » (maman en Thaï) et 4 papas « po » (papa en Thaï) s’en occupent quotidiennement, jour comme de nuit. Cette belle équipe s’occupe de les éduquer, de les soigner, de les aimer. Ces mamans et ces papas considèrent réellement ces enfants comme les leurs et c’est très touchant. D’ailleurs, quand j’ai posé la question à une « mé » si elle avait des enfants et combien, elle m’a répondu sans hésitation qu’elle en avait 55. Certaines d’entre elles ont toujours vécu ici puisqu’elles ont été elles-mêmes accueillies ici dès leur plus jeune âge.  La première chose qui m’a frappé en arrivant ici et de découvrir des enfants si attentionnés.  Ils veillent les uns sur les autres et s’occupent de chacun comme si c’était leur frère ou leur sœur.

"A mon arrivée au centre, j’ai cherché à connaître l’histoire de chacun. Puis, j’ai préféré ne pas savoir."
Dès que je suis arrivée, je me suis retrouvée encerclée par 3 ou 4 enfants. Sans aucune crainte, ils m’ont pris la main et m’ont montré l’endroit où j’allais dormir. Tout au long de mon séjour, ils ont essayé de m’expliquer avec douceur et gentillesse que faire ou ne pas faire. Ces enfants sont d’une maturité et d’une débrouillardise à couper le souffle ! Dès leur plus jeune âge, les plus grands s’occupent des plus petits.  Par exemple, c’est une petite fille de 11 ans qui s’occupent de doucher la petite dernière seulement âgée de 18 mois. C’est une petite fille de 2 ans qui m’a expliqué comment mettre sa couche et où trouver son pyjama. L’équipe des mamans et des papas leur apprennent à se débrouiller, à être responsable dès que possible. Quand ils pleurent, ils doivent apprendre à se relever seuls. Ce sont des enfants très câlins et très souriants comme rarement j’en ai rencontré. Quand on ne s’y attend pas, ils viennent se coller à nous. Même celui qui n’aime pas les enfants craquerait. C’est magique !

On oublie vite d’où ils viennent et ce qu’ils ont vécu
A mon arrivée au centre, j’ai cherché à connaître l’histoire de chacun. Puis, j’ai préféré ne pas savoir. Tout ce que j’ai entendu m’a fait froid dans le dos. Certains enfants ont été abandonnés au milieu de nulle part, dès leur plus jeune âge ou même à l’âge de 7 ou 8 ans, là où ils sont tout à fait conscients de ce qui leur arrive. Je suis complètement épatée par ces enfants. Si je ne connaissais pas leur histoire, je n’aurais pas pu savoir l’horreur qu’ils ont vécu. Ce sont des enfants tellement gais, souriants et rigolo comme tout ! Ils sont incroyables !  La fondatrice de ce centre m’a dit quelque chose qui m’a beaucoup marqué. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas pitié de ces enfants mais qu’elle les comprenait. La solution qu’elle a trouvé pour essayer de les soulager un peu c’est simplement de leur apporter de l’amour et de la tendresse. « Baan Home hug est l’endroit où l’on donne et où l’on reçoit », d’où le nom du centre.

Ces quelques jours sont passés très vite, et j’aurais aimé rester plus longtemps. Les journées ont été bien chargées. Mon séjour au centre de Baan home hug m’a donné l’une des plus grandes leçons de vie jamais reçue. Ce centre est la preuve concrète qu’avec de la tendresse, de la joie de vivre et des sourires, on peut changer les choses.

 

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