Le 28 juin 1914, le double assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et de son épouse Sophie mettait le feu aux poudres, bouleversant le destin de l’Europe et du monde. Une plaie qui suppure encore…
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
28/06/2014
Ce 28 juin 2014, l’Europe commémore le centenaire de l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de sa femme Sophie. A peine échappés d’un premier attentat à la bombe organisé par sept terroristes serbes de l’organisation secrète (mais liée au gouvernement de Belgrade) « la Main noire », ils se rendaient au chevet des blessés (par miracle, la bombe n’avait pas fait de morts) lorsque leur voiture fut immobilisée à la suite d’une fausse manœuvre du cortège devant un café où l’un des terroristes, Gavrilo Princip, serbe de Bosnie, avait trouvé refuge. Jaillissant du café révolver en main, il tua Sophie et blessa mortellement l’archiduc. On peut suivre le scénario presqu’incroyable de ce double attentat dans la reconstitution en vidéo de cette visite tragique que propose Le Figaro.
Qui aurait pu prévoir les conséquences dévastatrices de ce double assassinat ? Quelques semaines plus tard, le jeu des alliances faisait basculer l’Europe dans la Première Guerre mondiale, un conflit qui la laissa exsangue (10 millions de morts et 20 millions de blessés parmi les combattants, des millions de civils tués) mais nullement pacifiée. Les calculs à courte vue du Reich « exfiltrant » Lénine en Russie, le stupide et criminel traité de Versailles de 1918 qui humilia l’Allemagne et démantela les empires allemand, austro-hongrois, russe, et ottoman, firent le lit des totalitarismes soviétique et nazi. Vingt ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale embrasait le monde entier.
Un siècle après l’attentat de Sarajevo, l’Europe est-elle vraiment sortie de convalescence ? On peut en douter. Et ce ne sont pas les commémorations du centenaire du 28 juin 1914 dans la capitale bosniaque qui permetteront de réviser cette opinion. Elles incluent en effet le siège de la ville par les Serbes en 1992, lors de la guerre en ex-Yougoslavie, qui fut l’une des conséquences lointaines de l’été 1914. « Sarajevo apparait bien comme la ville européenne symbole du siècle passé, symbole de ses passions et de ses crimes », constate Radio Vatican qui propose un entretien avec Joseph Zimet, directeur général de la mission française du centenaire de la 1ère Guerre mondiale.
Comme on pouvait s’y attendre, le centenaire déchire les communautés serbe, croate et bosniaque. Du coup, les chefs d’État européens boudent la capitale bosnienne rapporte La Croix. Tandis que les Bosniaques n’ont rien trouvé de mieux que d’inscrire à l’entrée de la Vijecnica, la célèbre bibliothèque de Sarajevo récemment rouverte : « Bibliothèque brûlée par les criminels serbes », les Serbes de Bosnie ont organisé leur propre commémoration à Andricgrad, une ville nouvelle en terre serbe de Bosnie, où ils ont…inauguré une statue de Gavrilo Princip ! (cf. Libération)