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Sexualité, Contraception, Avortement… Ces réformes sociétales qui peinent à se renouveler

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Cahiers Libres - publié le 21/06/14
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Les Cahiers Libres, partenaires d'Aleteia, se penchent sur le message simpliste des publicités utilisées depuis huit ans par le planning familial et le conseil régional d’Ile de France.

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Depuis maintenant huit ans le conseil régional d’Ile de France et le planning familial financent une campagne de publicité avec toujours ce même message simpliste « Sexualité, Contraception, Avortement / Un droit, mon choix, notre liberté ».

Ce message est simpliste tout d’abord parce que l’expérience en France et à l’étranger a montré qu’une diffusion plus large des contraceptifs sans une amélioration préalable de l’éducation n’avait aucun effet positif sur l’avortement. Et depuis huit ans toutes les études ont accentué cette analyse. Dès lors, comment peut-on décemment d’un côté dire être pour une diminution du nombre d’avortements, sans de l’autre aider les jeunes à prendre conscience de leurs responsabilités ? Et par conséquent, les pousser volontairement à prendre des risques ? Mais bien plus grave, ce message est simpliste dans les questions mêmes qu’il pose à celui qui le lit.

La sexualité est-elle affaire de droit ?
Personne n’a le « droit à une vie sexuelle », pour être plus précis personne ne peut opposer un tel droit à quelqu’un d’autre, puisque personne ne peut imposer à quiconque une relation sexuelle. Dans le cas contraire, la loi française caractérise cela comme un viol ou de la prostitution et condamne ces actes.

La sexualité est-elle affaire de choix ?
Oui, chacun peut choisir comment vivre sa sexualité. Cependant, il existe de très nombreuses limites que ce slogan écarte bien rapidement. D’un côté, l’autre partenaire a aussi le choix de refuser. D’autre part, certaines pratiques sont interdites.

La sexualité est-elle affaire de liberté ?
Chacun est libre d’avoir une vie sexuelle et de la mener plus où moins comme il l’entend. Mais ici aussi il faut distinguer les nombreuses limites du slogan : quelle liberté pour l’autre ? Ma liberté est-elle limitée par le droit (français) ?

La contraception est-elle un droit ?
Tout citoyen français a droit à un accès au soin. Une partie des contraceptifs sont remboursés par la sécurité sociale et peuvent être considérés comme faisant partie de cet « accès au soin » érigé par l’État comme droit pour ses citoyens. Cependant toutes les contraceptions ne peuvent être demandées et ne sont remboursées. Peut-on ainsi généraliser l’accès à toutes contraceptions comme un droit opposable ?

La contraception est-elle affaire de choix ?
Intuitivement la réponse est oui. Toutefois après avoir eu l’occasion de rencontrer un certain nombre de femmes enceintes en difficulté, je me suis aperçu qu’elle est bien souvent imposée. En particulier par le médecin qui donne rarement les informations sur ce qu’il prescrit et prend encore plus rarement le temps d’étudier avec elle ces différents paramètres. (Cela est avant tout du à la pression mise par l’État pour que les médecins soient plus efficients, au mépris de l’écoute du malade.) Pourquoi une majorité aussi écrasante de femmes choisit-elle un type de contraceptif aussi réduit alors qu’il est démontré que ce choix dépend de paramètres très variés qui imposent une personnalisation extrême ?

La contraception est-elle affaire de liberté ?
Ces jeunes femmes que j’ai eu l’occasion de rencontrer ont souvent un témoignage qui varie autour du thème suivant : « Lorsque je l’ai annoncé à mon copain, il m’a dit que je n’avais qu’à faire attention à ma contraception et que c’était mon problème ». Peut-on alors parler de liberté quant la femme se voit devenir dans les mentalités seule responsable de ce qui scientifiquement est le fait de deux personnes ?! La contraception ne peut être une affaire de liberté qu’en tant que décision de couple. Que ce soit lors d’une aventure d’un soir ou dans une relation continue, cette décision doit être prise antérieurement. Il s’agit là d’un acte responsable nécessaire.

L’avortement est-il un droit ?
Lors des lois Veil et Pelletier l’avortement était simplement dépénalisé, la loi Aubry est allée beaucoup plus loin en supprimant tous les délits d’avortements excepté lors d’un non-respect de la volonté de la femme. L’exception devenant la règle, la femme devenant totalement libre d’avorter (dans les délais légaux) on peut parler d’un certain « droit à l’avortement ». Cependant il faut entendre cela comme une « autorisation encadrée » par rapport à « l’interdiction avec dérogation » des lois antérieures.

L’avortement est-il un choix ?
Tout d’abord, l’embryon étant un embryon humain son choix à lui n’est pas du tout respecté puisqu’il ne peut être exprimé. Cependant on peut considérer qu’un être humain normalement constitué choisit de manière quasi certaine la conservation de sa propre vie. Ensuite, (toujours dans ces rencontres que j’ai eu l’occasion de vivre) je peux témoigner de la pression constante subie par de nombreuses femmes durant leur grossesse. Par leur copain, « Tu avortes ou je te quitte », par leur famille, à cause de problèmes financiers… Si aucune solution n’est mise en place et que ces pressions perdurent, comment peut-on parler de choix de la femme ? Un choix pour être réel ne doit-il pas être libre, donc sans pression d’aucune part ?

L’avortement est-il une liberté ?
De même que l’avortement est imposé à beaucoup de femmes, de même on peut s’interroger sur le rapprochement entre liberté et avortement. La suppression des entretiens pré et post avortement, la méconnaissance de l’acte et de ses conséquences physiques et psychologiques tout comme les pressions sus-citées font douter de la réalité de la liberté de choix accordée aux femmes. La torture a été abolie entre autre parce qu’il était évident que pressé par la douleur et l’absence de libération possible hors de l’aveu, le prisonnier peut tout admettre, même si cela n’est pas la vérité. De même, ne proposer à la femme que la « solution » de l’avortement ou l’abandon à sa solitude, cela peut-il être considéré comme lui donner la liberté du choix ?

Ce message mélange donc allègrement mensonge, vérité, omission, demi-vérité, faux-sens et simplification. Depuis huit ans, avec de nombreuses associations, nous le critiquons sur le fond mais nous ne sommes pas entendus parce que l’on caricature nos positions.

Mais au nom de ce message ne risque-t-on pas de voir demander un « droit à la sexualité » et imposer la légalisation de la marchandisation ou du viol du corps de l’autre ? Au nom de ce message ne risque-t-on pas de masquer le rôle du couple dans la contraception pour l’imposer à la femme ? Au nom de ce message ne risque-t-on pas d’oublier la voix de l’embryon et de faire taire les femmes victimes de pressions ?

Face à ces attaques contre la vie et la sexualité, il est donc primordial de continuer à se mobiliser : – Pour que l’État et en particulier les conseils généraux cessent de financer des campagnes de promotion d’associations militant pour l’avortement. – Pour qu’il accorde plus de crédit aux associations proposant un soutien aux femmes en difficulté. – Pour que l’on cesse de promouvoir l’avortement et en particulier que l’on cesse de le mettre au même plan que la contraception. – Pour une véritable éducation à la sexualité et à la responsabilité. – Pour que le personnel médical puisse avoir un rapport plus humain avec ses patients, ce qui permet un accompagnement réel et donc des choix mieux éclairés.

Et cela ne se fera que par notre engagement dans toute la société pour changer le regard des gens sur ce combat et la caricature qu’ils en font !

Article initialement paru sur Les Cahiers Libres

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