La Fête-Dieu nous recentre sur le mystère du Corps et du Sang du Seigneur présent dans l’eucharistie. Venez, adorons !
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21/06/2014
Du blogue de Jacques Gauthier
Avec la solennité du Corps et du Sang du Christ, appelée aussi la Fête-Dieu, nous célébrons notre fête, puisque l’Eucharistie nous introduit dans la vie même de Dieu : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6, 54) C’est l’occasion de rendre un culte au Christ présent dans le pain et le vin consacrés en se donnant des temps d’adoration devant le Saint Sacrement, ce « pain vivant » descendu du ciel.
Je ne m’en cache pas, je suis un fan de l’adoration eucharistique, et je ne suis pas le seul. J’en témoigne dans mon Guide pratique de la prière chrétienne. Je me sens chez moi près du tabernacle, parce que l’Eucharistie est le trésor de l’Église, donc le mien aussi. Je vis cette présence du Christ eucharistique comme une absence ardente, puisque je ne ressens pas toujours sa présence. J’adore le Christ présent dans l’hostie consacrée; mon corps se prosterne et mon cœur s’abandonne. Je n’ai plus rien sinon Dieu qui me donne tout. Je lui offre son silence qui me transfigure et m’illumine.
Les temps d’adoration eucharistique renvoient à la communion ecclésiale, puisque nous sommes les membres de son Corps mystique. En ce qui me concerne, l’expérience amoureuse de l’adoration s’est souvent faite en Église. Les tabernacles et leurs traditionnelles veilleuses ont été des phares dans ma vie. Ce fut d’abord dans une communauté de jeunes, à l’aube de mes vingt ans, puis à l’abbaye cistercienne d’Oka de 1973 à 1977. L’adoration eucharistique a nourri mes engagements à l’Arche de Jean Vanier à Trosly-Breuil en France et au Café chrétien de Sainte-Thérèse, près de Montréal. Elle a fécondé mes séjours dans les communautés nouvelles, suscité de nombreuses rencontres avec mes amis les saints, telle Thérèse de Lisieux, ou des poètes comme Patrice de La Tour du Pin. Elle m’a accompagné à l’Université comme étudiant et professeur, à la maison et en paroisse avec mon épouse Anne-Marie, aux retraites et sessions que je donne depuis plusieurs années sur la prière.
Plus je prends du temps pour l’adoration eucharistique, mieux je retrouve la communauté à la messe. Après ce temps de silence, il y a moins de danger de « m’accoutumer » à l’Eucharistie, car ma foi est plus vive. Quelle joie de former ensemble un même Corps! Il se crée un lien de chair entre Dieu et nous. "Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain" (1 Co 10, 17).
Je saisis mieux ce mystère d’alliance où nous sommes un même corps dans la communion des saints. En recevant le Fils, je reçois aussi le Père et l’Esprit. Par l’Eucharistie, je communie à cette source trinitaire qui est au cœur même de ma vie, de la vie. Loin d’être vécue de façon individualiste, l’adoration eucharistique est un acte communautaire, car c’est à genoux que je porte le mieux les joies et les tristesses du monde. Je présente au Seigneur tous mes frères et sœurs en humanité. Ce n’est pas seulement moi et Dieu, mais nous et Dieu.
Heureux les invités à ces noces de Dieu où les pauvres de cœur sont rois.
Pour aller plus loin, L’Eucharistie, source de la prière chrétienne.