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Ecologie : “Nos limites”, un manifeste pour un nouvel art de vivre

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Charles Vaugirard - Cahiers Libres - publié le 15/06/14
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Pour une écologie intégrale, annonce le sous-titre de Nos limites, écrit par trois figures du mouvement des Veilleurs, Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Rokvam.

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Nos limites peut être considéré comme un manifeste Veilleur, un manifeste construit sur la notion d’écologie intégrale. Non pas une écologie humaine, comme souvent évoquée dans le mouvement né des Manifs pour tous, mais une écologie intégrale que les auteurs définissent ainsi : “Simplifier son existence, c’est vivre ce que nous nous proposons d’appeler une « écologie intégrale ». L’écologie intégrale ne choisit ni l’humain contre la nature ni la nature contre l’humain. Elle cherche au contraire à réconcilier l’humanisme et l’environnementalisme, à faire la synthèse entre respect absolu de la dignité humaine et préservation de la biodiversité. Promouvoir l’écologie intégrale, c’est reconnaître qu’on ne saurait défendre l’une sans protéger l’autre, se soucier des plus fragiles sans s’opposer à tout ce que nos modes de vie peuvent avoir de dégradant et de destructeur. Car la détérioration de notre environnement ne peut qu’entraîner notre propre déshumanisation.

L’écologie intégrale est un art de vivre respectueux de l’homme dans sa nature et dans la nature. C’est une réponse à un constat alarmant que font nos trois auteurs : le constat d’une société déshumanisée, d’une post-démocratie libérale-libertaire. Leur réflexion se nourrit d’un constat objectif renforcé par une longue liste d’ouvrages. Les références se succèdent : Jean-Claude Michéa, Pierre Rabbhi, Jacques Ellul, Ivan Illitch, Henry-David Thoreau, Georges Orwell, Michel Houellebecq, Hannah Arendt, Jean-Claude Guillebaud et beaucoup d’autres viennent alimenter une profonde réflexion sur notre société.

Crise écologique faite d’extinction d’abeilles, de perturbateurs endocriniens, de pollutions en tout genre dues à une folie technicienne. Marchandisation du monde qui vise à commercialiser le vivant, tout le vivant y compris la reproduction humaine par le biais de PMA, de GPA et de bientôt l’utérus artificiel… “Quand nous n’aurons plus ni fleurs ni fruits, quand nos enfants cracheront leurs poumons, nous pleurerons la mort des abeilles. ((p. 56)) ”

Ce monde dénaturé, déshumanisé et intégralement marchandisé est celui qui se prépare aujourd’hui : un cauchemar entièrement dû à la folie des hommes se prenant pour Dieu. Des hommes oubliant nos limites, les transgressant sans cesse pour avoir toujours plus. Car là est tout l’enjeu, nous interpellent les trois Veilleurs, le respect, la reconnaissance des limites de l’homme. Toute l’écologie repose sur cette notion : la limite. Or, les idéologies comme le libéralisme libertaire, le transhumanisme, l’antispécisme brouillent totalement les limites : limites entre homme et machine, homme et animal, limites de nos désirs matériels, sexuels, frontières géographiques. Transgression des limites, tentation prométhéenne sont les grands maux qui rongent notre société occidentale. La cause en est une quête de la démesure, une hybris qui va de pair avec un profond malaise existentiel : “Qu’est-ce que révèle cette incapacité à reconnaître ses limites sinon une profonde angoisse d’exister ? Peut-être ce malaise existentiel a-t-il pour cause inconsciente la « honte prométhéenne » décrite par Günther Anders, cette jalousie qui s’empare de l’individu devant « l’humiliante qualité des choses qu’il a lui-même produites.»”

Lire la suite de cet article sur le site des Cahiers Libres
 

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