Le nouveau gouvernement a répondu le 9 juin à la vague d’indignation qu’ont suscitée les viols en réunion de ces dernières semaines. Le premier ministre a promis de renforcer le système judiciaire.
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13/06/2014
Depuis trop longtemps, l’Inde subit le fléau du viol sans que les autorités réagissent. Depuis quelques semaines, le phénomène s’est dangereusement intensifié. Jeudi 29 mai, deux jeunes filles de 14 et 15 ans sont retrouvées pendues dans l’État de l’Uttar Pradesh après avoir été violées. Mercredi 11 juin, une femme accuse quatre policiers de viol en réunion. Ce même jour, un peu plus tard, une femme de 45 ans est retrouvée pendue après avoir été violée. Depuis le viol collectif de Delhi d’une jeune étudiante de 23 ans en 2012, qui avait suscité une grande émotion dans tout le pays, le président Prana Mukherjee donne la réponse tant attendue à l’une de ses principales promesses électorales.
« Le gouvernement aura une politique de tolérance zéro envers les violences faites aux femmes et va renforcer le système judiciaire pour sa mise en œuvre effective », a déclaré le président indien le 9 juin. En réponse à une flambée du phénomène qui a indigné le pays et le monde entier, le nouveau gouvernement de Narendra Modi a décidé de s’attaquer à un des problèmes majeurs en Inde et a certifié qu’il allait tout mettre en œuvre pour endiguer les violences faites aux femmes dans le pays, et notamment dans les régions du nord. Il a également promis d’installer des toilettes et de fournir de l’électricité dans tous les foyers du pays d’ici 2022, alors qu’aujourd’hui, près de la moitié de la population en est dépourvue. Le viol des deux jeunes cousines de 14 et 15 ans avait eu lieu alors qu’elles étaient parties dans les champs au coucher du soleil pour se rendre aux toilettes.
A quand une vraie action du gouvernement ? Cette question était sur toutes les lèvres. Les déclarations du gouvernement du premier ministre Narendra Modi résonnent ainsi comme une réponse très espérée et génèrent bien des espoirs en Inde, mais seront-elles suivies d’effet ? Le durcissement des lois à la suite du viol mortel commis en réunion de Delhi en 2012 n’était pas parvenu à freiner les agressions sexuelles que subissent les femmes dans le pays. En Inde, un viol survient toutes les 22 minutes.
« Il y a 600 millions de femmes et de filles en Inde qui ne vivent pas en sécurité. En tant que citoyens du monde, nous sommes solidaires du peuple indien et exigeons une action véritable de la part du gouvernement pour mettre fin à cette épidémie de viols. Nous vous demandons d’adopter immédiatement le Manifeste pour les femmes pour rendre ce pays sûr pour tous », a appelé la militante et journaliste Alaphia Zoyab, scandalisée comme beaucoup par l’inaction des autorités indiennes face à un fléau qui prend de l’ampleur. Cette dernière a par ailleurs lancé une pétition Avaaz qui a déjà atteint près de 1, 5 millions de signatures.
Les nouvelles promesses du gouvernement indien ont également été une réaction aux déclarations scandaleuses de certains responsables du parti de Narendra Modi. Beaucoup avaient minimisé le terrible fléau qui sévit dans le pays, à l’exemple du ministre de l’Intérieur de l’État de Chhattisgarh qui a récemment estimé que les viols intervenaient « par accident » ou de son homologue de l’État du Madhya Pradesh qui avait jugé les viols comme étant « parfois condamnables, parfois non ». Ces déclarations, qui ont fait couler beaucoup d’encre dans le monde entier, ont été vite contrées par le chef du gouvernement qui a affirmé le 11 juin dernier qu’ils devaient agir car « le pays n’attendra pas et la population n’oubliera pas ».