Elles ont été kidnappées dans le même secteur que les 223 lycéennes de Chibok, en avril dernier. Les mères, au désespoir, bravent tous les dangers pour hurler leur souffrance au monde.
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Au moins 20 femmes et 3 hommes ont été enlevés près de Chibok dans le nord du Nigeria, non loin de l’endroit où les islamistes de Boko Haram avaient enlevé 223 lycéennes en avril dernier. Ce nouveau rapt massif, sur lequel les chiffres divergent – un chef local parlant quant à lui de 40 femmes -, s’est produit le 5 juin dernier, à 8 km de Chibok, au moment où le groupe terroriste était en train de s’acharner sur quatre localités autour de Gwoza, dont trois villages chrétiens, dans l’Etat de Borno, et s’apprêtait à commettre d’autres raids dans le secteur.
D’après plusieurs responsables locaux d’autodéfense, les 20 (ou 40) femmes ont été enlevées dans un campement nomade par des hommes vêtus en uniformes de l’armée qui les ont forcées à monter dans leurs véhicules sous la menace de kalachnikovs.
Le 5 juin, jour de ce nouvel enlèvement, une vingtaine de mamans du groupe des jeunes lycéennes kidnappées en avril, n’ont pas hésité à parcourir 9 heures de route infestées d’insurgés pour aller raconter leur enfer au reste du monde. Arrivées à Maiduguiri, la capitale de l’Etat de Borno, elles ont ensuite pris l’avion pour Lagos, en compagnie d’une cinquantaine de lycéennes qui avaient réussi à échapper à leurs ravisseurs. Soutenues par une ONG nigériane et l’organisation caritative américaine « Unlikely Heroes » engagée dans la lutte contre le trafic d’êtres humains, elles ont supplié «
le gouvernement et tout le monde » de les aider à retrouver leurs filles.
Mais toutes ces mères, commentent des membres de ces organismes, «
ont presque renoncé à l’espoir car quelles que soient les initiatives prises pour les libérer, celles-ci n’ont abouti à aucun résultat ». L
e mouvement « Bring back our girls » (Ramenez nos filles), déclenché aussitôt après le rapt des lycéennes, tente chaque jour de mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il redouble d’efforts afin de faire libérer les jeunes filles de Chibok. Mais «
les parents sont résignés et ils s’en remettent à Dieu – et à Dieu seul – pour faire libérer leurs filles ! Si des actions sérieuses avaient été décidées dès le début, on n’en serait pas là. Nous traversons tous une période traumatisante et vous ne pouvez pas imaginer ce que vivent les parents. C’est tellement triste », témoigne une des mères à Abuja.
Les circonstances de ces enlèvements restent très obscures. Malgré l’état d’urgence instauré dans une grande partie du nord du pays, l’armée peine à protéger les habitants qui, sous couvert d’anonymat, font état d’autres enlèvements similaires par le passé pour obtenir des rançons, mais ont trop peur des représailles des groupes islamistes pour en parler.