Comme l’indique son nom « du tabou à la prévention », ce code marque une vraie rupture avec les habitudes du passé. L’ouvrage s’adresse à tous les agents pastoraux, mais aussi aux parents et aux enfants
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04/06/2014
« Il ne suffit pas de reconnaître les erreurs du passé et accompagner les victimes. Il est tout aussi important de faire tout son possible pour veiller à ce que ces événements ne se reproduisent pas à l’avenir ». La lutte contre la pédophilie au sein de l’Église est en train d’être fermement mise en application en Belgique. L’initiative, jointe à la politique de prévention, est intitulée « Du tabou à la prévention » ; elle a été présentée le 2 juin dernier. Préparée par la Commission interdiocésaine pour la protection des enfants, ce projet est une réponse concrète à la politique de la « tolérance zéro », voulu par le pape François et entamée par Benoit XVI en 2010.
Si la Belgique se souvient encore de l’affaire Vangheluwe, qui porte le nom de cet évêque flamand reconnu coupable d’abus sexuels sur mineurs – un scandale qui avait terriblement affaibli l’Église belge -, la place est désormais à l’action, la prévention et la réparation. La commission interdiocésaine pour la protection des enfants tente aujourd’hui de faire son possible pour agir en transparence et éclairer ce passé terne, en collaboration avec la justice belge. Pour éviter au maximum toute nouvelle dérive, elle a présenté son rapport annuel 2012-2013, qui dresse un bilan encourageant pour l’Église puisqu’une très nette diminution des dossiers a été constatée.
« Du tabou à la prévention » marque une véritable rupture avec le passé et un souhait ardent de faire avancer les choses en Belgique. Ce code de conduite est présenté dans une brochure destinée à la prévention d’abus sexuels et de comportements transgressifs au sein des paroisses. Isabelle Gaspard, directrice de la Fédération des Institutions Médico-sociales, a précisé à La Vie que ce code, loin d’être une succession de règles à respecter, est « un ensemble de propositions dans lequel les rédacteurs ont donné priorité à l’action positive pour des relations saines entre personnes respectueuses les unes des autres ».
La brochure s’adresse à tous les acteurs pastoraux, mais également aux parents et aux enfants. Le document a été écrit par Manu Keirse, professeur émérite de la KU Leuven et président de la Commission interdiocésaine pour la Protection des enfants et des jeunes, et Herman Cosijns, secrétaire général de la Conférence épiscopal. La dernière partie de la brochure est spécialement adressée aux jeunes, rédigée par Kolet Janssen, auteure pour la jeunesse.
Soucieuse d’établir une « culture de vigilance », l’Église belge prend très au sérieux les cas des victimes de pédophilie. Ce sont près de 2,5 millions d’euros d’indemnités qui ont déjà été versés. Mais au-delà des compensations matérielles qui ne sauraient réparer les dommages causés, l’Église veut avant tout être à l’écoute et accueillir les souffrances des victimes. Tine Van Belle, responsable du point de contact de Bruges qui accueille les victimes, a déclaré à Radio Vatican que « l’Église ne minimalise pas cette souffrance (…) Le temps où on essayait de cacher toute forme d’abus est définitivement terminé ».