La désagréable habitude de tapoter hystériquement sur son smartphone tout en conversant face à face avec quelqu’un, a déjà un nom : le phubbing.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
03/06/14
L’univers des « connected people » (des personnes connectées), a encore inventé un nouveau mot cette semaine : le “phubbing”, contraction de deux mots anglais, « snubbing (ignorer, snober) et phone (téléphone). Le « phubbing » désigne l’attitude qui consiste à ignorer, snober, les personnes qui sont en votre compagnie tout en communiquant avec votre téléphone portable. Le phénomène, qui dénote une mauvaise éducation et un manque de respect, fait des ravages dans les relations interpersonnelles; un exemple probant de ce qui arrive quand la technologie supplante les relations humaines. Et encore n’en a-t-on pas encore vu toutes les conséquences.
Le phénomène prend de l’ampleur. Le phubbing a même son monument, immortalisé dans le bronze par le sculpteur Paul Day à la gare Saint-Pancras, à Londres. Qu’est-ce que le “phubbing”? Il est né de l’initiative d’une jeune «victime» de ce phénomène. Alex Haugh, un Australien de 23 ans, a décidé de mener une campagne "Stop phubbing" destinée à freiner l’abus récurrent de l’utilisation du téléphone portable aux moments où une personne est en compagnie d’une autre : « Bon nombre d’entre nous en font souvent l’expérience : les gens prêtent plus d’attention à leurs téléphones qu’à vous. Il s’agit d’un problème mondial qui doit être discuté avant qu’il ne s’aggrave », avertit Alex Haugh.
Le jeune Alex a déjà des milliers d’adeptes qui soutiennent son mouvement, sur sa page Facebook, comme sur le site internet officiel de la campagne (plus de 18000 votes), où il présente des chiffres alarmants. Ainsi, près de 92% des adolescents préfèreraient communiquer par SMS plutôt que face à face, tandis que les restaurants connaissent 36 cas de "phubbing" à chaque service. Un nouveau jeu a fait son apparition sur les tables de bistrots. Le principe : chacun met son portable au centre de la table. Le premier qui craque paye la facture.
Les chiffres montrent aussi que ce phénomène peut finir par réduire les échanges sociaux à un échange de messages virtuels. Le phubbing a déjà été dénoncé comme « la fin de la civilisation ». La campagne, explique son jeune leader, ne cherche pas à faire la guerre à la technologie, mais plutôt à faire cesser l’utilisation de téléphones portables quand nous sommes en présence de prisonniers de la technologie. La technologie est merveilleuse quand on en fait un bon usage, mais elle n’est pas aussi positive quand elle devient une dépendance qui affecte les relations sociales.
Il est regrettable que l’utilisation abusive de la technologie supplante ainsi ce qu’il y a de précieux dans l’interaction humaine. On consacre plus de temps et d’attention aux écrans qu’aux personnes, alors que ce sont celles-ci qui confèrent à la vie son sens et sa valeur . Il dépend de chacun que la technologie cesse d’occuper un espace de premier plan. Il est temps de faire une pause. Espérons que ne viendra pas le jour où nous pleurerons les occasions perdues de profiter de ceux que nous aimons, parce que nous avons été dépendants d’un tchat …
Traduit de l’édition espagnole de Aleteia