Le viol, puis la pendaison, de deux jeunes filles “intouchables” dans le nord du pays, mercredi dernier, relance le débat sur la condition des femmes.
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30/05/2014
Des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants se tiennent ensemble devant cette scène d’horreur. Ils sont au pied d’un grand arbre, deux jeunes filles y sont encore accrochées. Les villageois restent là, en signe de protestation : alors que le pire s’est produit dans ce district de Budaun, dans l’État de l’Uttar Pradesh, les autorités locales ont mis beaucoup de temps à intervenir. Plusieurs policiers locaux ont d’ailleurs été suspendus en raison de leur absence de réaction.
Dans ce petit village au nord de l’Inde, deux adolescentes ont été retrouvées pendues, après avoir été violées par cinq hommes, a indiqué la police indienne ce jeudi 29 mai. Ces deux jeunes filles étaient des intouchables de 14 et 15 ans. Un examen post-mortem suggère qu’elles se seraient pendues après avoir été agressées : « Le rapport penche pour une pendaison avant la mort, ce qui signifierait que les jeunes filles se sont suicidées. Mais nous allons étudier tous les aspects de l’affaire avant d’en tirer une conclusion », a déclaré à l’AFP Atul Saxena, chef de la police de Budaun.
Ce drame réanime la douleur du pays qui continue à se battre contre ce fléau. L’Inde se rappelle du viol collectif d’une jeune femme de 23 ans en décembre 2012 à Delhi. Un viol qui avait indigné le pays et le monde entier. Ces nouvelles violences mettent alors à nouveau en lumière la difficulté à laquelle est confronté le pays de prévenir les violences sexuelles, malgré le durcissement des lois et les efforts grandissants pour changer la situation des femmes.
Si le suspect principal, un homme nommé Pappu, a été arrêté, une équipe de cinquante policiers est désormais à la recherche des autres accusés en fuite. Les familles des victimes et les villageois dénoncent l’apathie de la police. Selon le Times of India, un chef de la police aurait par ailleurs ignoré la plainte du père d’une des jeunes filles mardi soir, qui s’inquiétait de leur disparition. Ce drame ressuscite de nombreuses interrogations dans le pays, notamment celle de la condition des femmes, mais également la difficile conquête de l’égalité des intouchables, qui souffrent encore d’une importante discrimination. « Le premier ministre Narendra Modi doit prendre position et dire que cela suffit parce ce que ces attaques sont de plus en plus horribles », a déclaré RanjanaKumari, une militante des droits des femmes et directeur du Centre for Social Research.