L’agence officielle Chine Nouvelle fait état de 39 morts et 94 blessés dans l’attentat perpétré dans le Nord de la Chine le 21 mai par des musulmans radicaux.
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26/05/14
Un attentat a été commis le jeudi 21 mai au matin dans un marché de la ville d’Ürüqmi, capitale de la Province autonome du Turkestan Oriental*. Deux populations différentes cohabitent en effet dans cette province du Nord (cf carte) de la Chine, coincée entre le Kazakhstan à l’ouest, la Mongolie à l’Est et la Russie au nord : d’un coté les Hans, l’ethnie chinoise majoritaire, et de l’autre, les Ouïghours, population musulmane présente dans plusieurs pays: le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Russie, et jusqu’en Ukraine.
Ville d’Uruqmi, au nord de la Chine.
Selon l’agence de presse officielle Chine Nouvelle, à 7h50 le jeudi matin 21 mai (mercredi 23h50 à l’heure de Paris), deux véhicules tout-terrain ont traversé à vive allure un marché en plein air, et les personnes à leur bord lançaient des explosifs sur la population. Un témoin déclare avoir entendu une douzaine de déflagrations. A cette heure matinale, le marché était très fréquenté, et le bilan fourni par Chine Nouvelle fait état de 39 morts et 94 blessés. Un des véhicules 4X4 impliqué dans l’attentat aurait fini par exploser, tuant sur le coup ses 4 occupants.
Si cet attentat, qualifié par le gouvernement chinois d’ « acte terroriste » et islamiste, n’a pas été revendiqué, il ne fait aucun doute qu’il a été perpétré par la branche radicale de la minorité Ouïgour musulmane, qui n’accepte pas l’autorité de Pékin. Cinq suspects ont d’ailleurs été interpellés par les autorités chinoises samedi 24 mai. Le Président chinois Xi Jin Ping avait alors déclaré vouloir « châtier sévèrement les terroriste ».
L’attentat a eu lieu au lendemain de l’annonce de la condamnation de 39 personnes, accusées d’avoir diffusé des « vidéos terroristes ». Certaines ont été condamnées à des peines de 15 ans d’emprisonnement. Déjà en 2009, des émeutes entre les Oïgours et les Hans avait fait plusieurs centaines de victimes dans cette ville de 2 millions d’habitants. En 2010, la Chine avait alors durci la répression et augmenté la surveillance, notamment en installant un réseau de 40 000 caméras dans la ville.
* Il existe 5 régions autonomes en Chine, dont la Mongolie Intérieure et le Tibet.