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Le climat d’euroscepticisme dans lequel se déroulent ces élections ne doit pas nous dissuader d’y participer. Au contraire, dans ce désert d’idées, ceux qui ont des convictions et une vision de l’homme n’en auront que plus de poids.
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25/05/2014
Rarement débat n’aura été si confus et si désorientant qu’en ces élections européennes. Les grands partis politiques, à l’exception du FN, se disent tous pro-européens, mais se divisent sur le cap à suivre, non seulement entre eux, mais en leur sein. Tout le monde convient que le chantier est en panne, mais aucun diagnostic cohérent ne se dégage, faute d’une vision claire de ce que devrait être la Communauté européenne. Comment guérir un malade quand on ne sait pas définir la santé ?
A l’heure du scrutin, il n’est plus temps de refaire le monde -ou du moins l’Europe- et de ressasser tous les maux qu’on lui attribue à tort ou à raison. Le plus évident est une dérive libérale-libertaire qui tourne le dos à l’inspiration des pères fondateurs, et accable les peuples en leur imposant d’une façon plus oligarchique que démocratique le culte du dieu Euro. L’Europe a trahi un projet qui mettait en exergue la paix, la solidarité, la prospérité, et privilégie en réalité la compétition, au détriment des plus petits et des plus faibles. Mais elle renonce aussi à se protéger elle-même dans la guerre économique, et ne parvient pas à élaborer une défense commune contre une agression terroriste ou militaire, comme si elle n’attachait guère de prix au sort des peuples et des nations qui la composent. Elle a développé une bureaucratie tatillonne et souvent insupportable. Elle a favorisé l’individualisme et le matérialisme, et dévalorisé l’appartenance à la communauté européenne.
Cela dit, chaque Français peut rapidement faire l’inventaire de ce dont il a souffert ces dernières décennies et contre quoi il a lutté, pour se demander si ces maux venaient de Bruxelles ou de Paris. L’Europe est-elle responsable de la loi Veil qui a ouvert la boîte de Pandore contre la vie de l’enfant, de la loi Gayssot instaurant chez nous le délit d’opinion, de la loi Taubira qui a provoqué la vague des manifestations les plus massives jamais vues en France depuis trente ans ? Est-ce l’Union européenne qui nous a imposé cette laïcité qui serait mieux nommée antichristianisme et athéisme d’Etat ? N’est-ce pas plutôt le gouvernement français qui fit campagne contre l’inscription des racines chrétiennes dans la Constitution européenne ? Devons-nous à un diktat de Bruxelles cette fonction publique écrasante qui place la France en tête du palmarès mondial du nombre de fonctionnaires ? Faut-il imputer aux bureaucrates européens l’étranglement fiscal des emplois à domicile qui les a taris en quelques mois et fait exploser le travail au noir ? Devons-nous accuser l’Europe de la débilité de nos syndicats, du marasme et des dérives idéologiques de notre instruction publique, de notre incapacité à mettre sur pied l’apprentissage qui donnerait enfin un vrai travail à des millions de jeunes français ? Est-ce grâce à l’Europe que l’Allemagne vend ses machines outils dans le monde entier et à cause de l’Europe que l’industrie française décroche ? Et que dire de l’état de notre justice ? La Cour européenne de justice n’a-t-elle pas protégé plus d’un citoyen français contre l’arbitraire de nos tribunaux infiltrés par des idéologues, flattant les lobbies ou aux ordres de l’Etat ?
Cela ne dédouane évidemment pas l’Europe de son « apostasie », et n’empêche pas que les mêmes idéologies profondément anti-humanistes et anti-chrétiennes qu’une certaine France cultive et affectionne soient solidement implantées à Strasbourg et à Bruxelles. Mais elles sont combattues au sein même des instances européennes, notamment grâce à l'”initiative citoyenne”, dispositif démocratique inconnu de notre République, qui a permis à l’initiative One of us/Un de nous de réaliser la première pétition européenne .
Autres succès, les deux questionnaires adressés aux candidats, l’un par One of us/Un de nous sur les questions proprement bioéthiques, l’autre par Europe for Family , opération initiée par La Manif Pour Tous, sur les questions plus générales concernant la famille et la vie : ce double baromètre permet à chaque électeur de choisir dans chacune des 8 euro-circonscriptions françaises un candidat s’étant engagé sur ces questions fondamentales, quel que soit son parti. Europe for Family estime ainsi que 25 % des futurs eurodéputés français défendront la famille et l’enfant lors de la prochaine législature. En effet, 220 candidats ont répondu favorablement au questionnaire sur les « Principes européens pour la famille et pour l’Enfant » en faveur de l’identité homme/femme et de la liberté d’éducation des parents, et contre le mariage et à l’adoption pour les couples homme/femme, à la GPA, à la PMA pour les couples de même sexe, et l’idéologie du genre .
Parmi les candidats qui se sont engagés à défendre et promouvoir les valeurs humaines essentielles, on dénombre 37 têtes de listes provenant tant de grands partis (UMP, FN, DLR) que de collectifs de citoyens tels Nous Citoyens ou Force Vie.
Rappelons que les élections européennes ont lieu à la représentation proportionnelle, suivant la règle de la plus forte moyenne. Il s’agit d’un scrutin par liste bloquée. Les sièges attribués à chaque circonscription sont répartis entre les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés, condition nécessaire mais non suffisante puisque les circonscriptions comptent à ce jour de trois à quinze élus au plus. Certes, comme l’a fait remarquer Alliance Vita, cette règle peu connue risque d’ éliminer une grande partie des petites listes pour la répartition des sièges. Mais, observe le collectif Force Vie, le malheur annoncé de l’abstention massive vallorisera les bulletins exprimés : si sur 100 électeurs tout le monde votait, 1 bulletin Force Vie pèserait… 1%. Si sur 100 électeurs, 40 votaient, le même bulletin Force Vie pèserait… 2,5% !
Nous serons bientôt fixés. En attendant, allons voter !