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Les élections législatives en Inde se sont soldées samedi 17 mai par la victoire du parti nationaliste Bharatiya Janata Party (BJP), devenant ainsi le parti de la majorité. C’est désormais le parti de la famille Nerhu-Gandhi, l’Indian National Congress qui se retrouve dans le rôle du parti d’opposition.
Fort de ses 279 sièges sur 543 à la Chambre basse du Parlement Indien, Narendra Modi (photo), le leader du BJP sera élu premier ministre d’ici le 26 mai prochain – ce sont en effet les députés qui élisent le chef de l’exécutif, le président n’ayant qu’un rôle symbolique.
Ces élections monstres, qui ont appelés plus de 814 millions d’électeurs (la plus importante élection démocratique de l’histoire), ont été marquées par une forte participation : 66,38% des électeurs se sont rendus aux urnes, soit 551 millions de votants, ce qui a été salué par Mgr Albert d’Souza, Archevêque de la province d’Agra et Secrétaire général de la Conférence épiscopale indienne : «Nous sommes heureux que les élections aient constitué une grande preuve de démocratie pour la nation. Il en sort un gouvernement fort, qui pourra conduire l’Inde dans une nouvelle phase de développement économique et de progrès, en observant et en garantissant les valeurs démocratiques et constitutionnelles. »
Quel changement pour l’Église en Inde ?
En Inde, 2,3% de la population est chrétienne, ce qui en fait la 3ème religion du pays, derrière l’hindouisme et l’Islam. Si ce chiffre peut paraître dérisoire, il faut savoir que 2,3% de la population indienne représente tout de même 24 millions de fidèles. On estime qu’environ 17 millions de ces chrétiens sont catholiques.
L’Église doit-elle s’inquiéter du changement du pouvoir en Inde ? Non, répondent conjointement Mgr Albert d’Souza, Mgr Anthony Chirayath, Evêque de Sagar et Mgr Stanley Roman, Evêque de Quilon (province du sud, berceau du christianisme en Inde) lors d’un colloque organisé par l’Agence vaticane Fides.
En effet, l’Inde est un pays multiethnique, qui a toujours su composer avec ses minorités et ses différentes communautés religieuses. Pour Mgr Anthony Chirayath : « L’Inde est un pays qui dispose d’un patrimoine fait d’antiques cultures, de traditions, de religions qu’aucun gouvernement ne pourra attaquer. Les chrétiens en font partie et ce avec fierté. »
Et Mgr Stanley Roman de corroborer ces propos : « Les minorités, telles que les chrétiens et les musulmans, font partie intégrante de la nation et du tissu de la société indienne. Le pluralisme est constitutif de la nation. Les minorités sont protégées par la Constitution. Je crois que le nouveau gouvernement ne pourra et ne voudra pas aller contre la Constitution.»
« En tant que chrétiens, nous sommes confiants » a également déclaré Mgr Anthony Chirayath.