L’affaire de la jeune chrétienne soudanaise condamnée à mort soulève une vague d’indignation dans le monde.
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17/05/14
Aleteia vous en parlait le jour même où la sentence a été prononcée, le 15 mai dernier, par un tribunal de Khartoum (lire notre article Soudan : une jeune chrétienne condamnée à mort par un tribunal islamique)
Meriam Yahia Ibrahim Ishag, 27 ans, enceinte de huit mois, sera pendue. La sentence a été confirmée jeudi par un tribunal qui l’a jugée coupable d’apostasie et d’adultère pour avoir épousé un sud-soudanais chrétien. Depuis cette condamnation, les initiatives diplomatiques et les protestations des militants des droits de l’homme n’ont pas obtenu de résultat.
Au cours de l’audience, un chef religieux musulman a essayé de lui faire abjurer sa foi mais en vain. La jeune femme est fille d’une éthiopienne orthodoxe abandonnée par son mari musulman soudanais. Elle a donc été élevée en tant que chrétienne orthodoxe. Mais en vertu de la Charia, elle est musulmane puisque son père est musulman.
Au Soudan, la Constitution adoptée en 2005 reconnait la liberté de religion. Le tribunal s’est basé sur la Charia, en vigueur depuis 1983 dans le pays. La loi islamique punit l’apostasie par la peine capitale et interdit à une musulmane d’épouser un non-musulman.
Hostilité grandissante
Si les peines de flagellation sont souvent exécutées au Soudan, la peine de mort l’est rarement ; aucune femme enceinte n’a jamais été exécutée. Selon la Maison Blanche, des violations systématiques, flagrantes et continues de la liberté de religion sont commises au Soudan.
Depuis fin 2012, les actes répressifs contre les minorités religieuses ont augmenté : expulsion, confiscation et destruction de propriétés de l’Église. Il y a quelques jours, les autorités soudanaises ont décidé de fermer une école primaire des religieux comboniens qui accueille 470 élèves, alors que les écoles publiques sont surpeuplées et que leur niveau est très bas.
Malgré la promesse du gouvernement soudanais d’accorder une certaine forme de liberté religieuse à sa minorité chrétienne, les représentants des différentes églises de ce pays d’Afrique témoignent tous d’une hostilité grandissante à l’encontre de leur communauté, dans la foulée de l’indépendance du Sud-Soudan.