Peinte en 1938 par Marc Chagall, “La Crucifixion blanche” est l’un des tableaux préférés du Saint-Père.
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13/05/14
C’est dans une interview accordée au journal jésuite italien La Civiltà Cattolica que le pape François avait évoqué son goût pour l’art. Ainsi, on y apprenait qu’il appréciait tout particulièrement Le Caravage. Dans l’entretien, il évoquait aussi son affection pour la toile de Marc Chagall, peintre juif originaire de Russie, né en 1887 et décédé en 1985.
Après sept mois d’exil, l’une des toiles préférées du pape François, La Crucifixion blanche de Marc Chagall, retrouve son musée d’origine. En raison de travaux de rénovation échelonnés sur une période de sept mois, le département d’art moderne de Chicago avait confié ses œuvres à d’autres établissements. Aussi, la toile de Marc Chagall avait été transférée au Kimbell Art Museum, dans l’état du Texas.
Cette toile a été peinte en 1938, année de la tragique nuit de cristal (du 9 au 10 novembre 1938). Le tableau préfigurait déjà l’horreur qu’allait vivre le peuple juif pendant la seconde guerre mondiale. Une interprétation possible du tableau, partagée par plusieurs critiques d’art, est que le Christ ici représenté ne serait pas le messie des chrétiens mais l’image de l’homme juif persécuté pendant cette période terrible. La crucifixion renverrait donc aux douleurs subies par le peuple d’Abraham.
La symbolique de ce tableau est très forte, et les renvois à la religion juive y sont nombreux. Par exemple, citons le pagne du Christ remplacé par un « tallit », châle utilisé pour la prière juive. De même, sur la droite du tableau, une synagogue allemande est en flamme. Sur la gauche, on entrevoit les persécutions subies par les juifs pendant la guerre civile russe (1917-1923).
Pour le Père John Pawlikowski, directeur du programme sur les études entre religions juives et catholiques à la Catholic Theological Union de Chicago, l’affection portée par le Saint-Père à cette toile peut sans doute s’expliquer par son amitié et sa sensibilité envers la religion juive. Le Père Pawlikowski mentionne notamment la bombe qui explosa en 1994 dans le centre juif de la capitale argentine, qui avait beaucoup touché le futur pape.