“Lorsqu’il y a vocation, la personne éprouve de la joie rien qu’à la pensée qu’elle est faite pour cette voie.” Le Père Angelo répond aux questions d’une lectrice de son site Internet.
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12/05/14
Je suis une jeune fille et consulte assidument votre site, y trouvant toujours des sujets de réflexion intéressants et des réponses aux questions les plus diverses.
J’ai décidé de vous écrire parce que je ne sais pas comment me libérer d’un trouble spirituel qui m’afflige depuis des années. En 2005, après une adolescence à problèmes, je me suis rapprochée de Dieu (de qui je m’étais éloignée au début de l’adolescence), et voici déjà de nombreuses années que j’assiste à la messe quotidienne et que je prie le chapelet. Je me confesse fréquemment, au moins une fois tous les deux mois.
Mais je me sens toujours tourmentée : même si j’ai une vie normale aux yeux des autres et que je suis considérée comme une fille calme et radieuse, il m’arrive souvent d’avoir envie de mourir, d’avoir des crises de larmes et d’insatisfaction, parce je ne sais pas quoi faire dans la vie … Bientôt je vais travailler, un travail intéressant, conforme à mes études, et je sens toujours que ce n’est pas ma voie, qu’il y a quelque chose que je ne comprends pas dans ma vie. Et je n’arrive pas à comprendre si cela signifie peut-être que j’ai la vocation religieuse ( je ne me sens pas appelée au mariage et, en fait, je n’ai jamais eu de petit ami), ou au contraire, s’il s’agit d’une forme étrange de dépression…
Les crises sont fréquentes, mais brèves, et quand elles passent, je les oublie un peu, jusqu’à la prochaine… Prier, aller à la messe et participer à l’adoration eucharistique, ne semblent pas, hélas, m’avoir libérée. Que puis-je faire pour comprendre ce que le Seigneur veut de moi ? Parce que, parfois je me demande si mon état ne dépendrait pas de ce que je ne fais pas toujours ce que le Seigneur voudrait de moi…
Merci infiniment pour votre attention.
La réponse du Père Angelo Bellon
Chère amie :
1. Ce qu’on appelle vocation ne peut se fonder uniquement sur le fait de ne pas se sentir pleinement satisfait de la façon dont on conduit sa vie. Ce pourrait être un début, mais seulement ça, et alors c’est un piètre départ.
2. En effet, la vocation est basée avant tout sur un attrait réel pour un certain genre de vie. Lorsqu’il y a vocation, la personne éprouve de la joie rien qu’à la pensée qu’elle est faite pour cette voie. Enfin, la vocation est basée sur la disposition naturelle et la grâce qui permettent de dire : c’est ma voie.
3. Peut-être que la fragilité psychologique qui est la vôtre est dûe à la vacuité de la vie chrétienne qui a marqué certaines années de votre adolescence. Par conséquent, je crois que la persévérance dans les pratiques religieuses vous mèneront à vivre pour toujours plus et avec une plus grande sérénité toutes les situations de votre vie.
4. Dès lors que vous vivez dans la grâce, je vous conseille de profiter de la présence du Seigneur dans votre âme. Il est le plus beau trésor que vous possédez. Cette union vous permet de vivre doucement chaque événement en progressant dans la vie chrétienne. Saint Paul nous rappelle que «
tout coopère au
bien pour ceux qui aiment
Dieu » (Rm 8, 28). La conscience que le Seigneur, au moins pour un moment, a voulu ou permis que vous vous trouviez dans une situation particulière, devrait suffire à chasser toute pensée de dépression…
5. Vous me dites que vous allez à la messe tous les jours. La Messe est une offrande de vous-même chaque jour. Cette offrande, vous la renouvelez dans la prière du chapelet. De la sorte, vous traduisez l’offrande que vous faites de vous-même dans des actions concrètes: soyez partout et toujours « un sacrifice éternel agréable à Dieu ». Soyez un sacrifice d’adoration de sa volonté, un sacrifice d’action de grâces et de louange pour ses bienfaits, un sacrifice d’offrande en expiation de vos péchés et de ceux du monde entier, un sacrifice de supplication pour vous-même et pour tous.
6. Quant aux pensées de tristesse, cherchez à les chasser de votre esprit. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles ne viennent pas de Dieu. Si vous les laissez entrer, vous resterez dépendante d’elles. Gardez toujours à l’esprit le principe que Don Bosco a donné aux jeunes: “Tout ce qui trouble et ôte la paix ne plaît pas à Dieu ». La pensée de la vocation en aucune façon ne peut être accompagnée d’une telle pensée de tristesse.
7. Si je puis me permettre un conseil: intensifiez la Confession. Pour vous qui allez à la messe tous les jours et qui priez quotidiennement le chapelet, la confession au moins tous les quinze jours serait d’un grand profit.
Dieu vous bénisse!
Père Angelo
Article traduit de l’édition portugaise d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne