Avec son style bien à lui, personnel et original, l’écrivain anglais a défendu le christianisme et l’Eglise au XXe siècle.
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12/05/2014
Pour lui, tout dérive du christianisme. Tout, dans le monde moderne, est d'origine chrétienne, tout, même ce qui nous paraît le plus antichrétien : “La Révolution française est d'origine chrétienne. Le journal est d'origine chrétienne. Les anarchistes sont d'origine chrétienne. La science physique est d'origine chrétienne. Les attaques contre le Christianisme sont d'origine chrétienne. Il y a une seule chose, une seule existant de nos jours, dont on puisse dire en toute vérité qu'elle est d'origine païenne, et c'est le christianisme, parce que son fondateur procède de l’éternité du Père, et qu’il est né dans le temps d’une Femme”. Par conséquent, la chose la plus grave, ce n'est pas de rencontrer un athée ou un païen, qui finira par être chrétien. Pour Chesterton, ce qui serait vraiment grave, ce serait de rencontrer un chrétien triste.
Les premières sympathies pour l’Eglise de Rome
G. K. Chesterton a vécu un processus de conversion relativement long. Dans sa jeunesse, il avait adopté le socialisme marxiste, très en vogue à la fin du XIXe siècle chez les jeunes d’Angleterre, le pays où Marx avait publié « Le Capital». Il a également fondé et dirigé des publications anarchistes, cherchant des réponses, même dans le spiritisme. Dans ses oeuvres “Hérétiques” (1905) et “Orthodoxie” (1908), alors qu’il n’était pas encore baptisé, Chesterton se sentait déjà catholique “de coeur”. Son biographe, J. Pierce, a d'ailleurs recueilli des témoignages d'étudiants qui se sont convertis en lisant les deux ouvrages cités, avant même que leur auteur se soit converti !
Attirance pour les vertus joyeuses, “ sans limite”, de la Grâce
Les vertus de la Grâce sont la partie de la relation de l’homme avec Dieu qui n’a pas été entachée par le péché originel, parce qu’elles sont au-delà de la Création, dans la transcendance. C’est pourquoi, nous pouvons les trouver dans l’Ancien Testament.
Pour résumer, l’Eglise explique qu’il existe trois vertus de la Grâce (ou théologales) : la foi, l'espérance et la charité. Pour les Anglicans, l’homme est sauvé par la seule foi. Par conséquent, ils ne reconnaissent que le vertu de la foi.
Les anglicans, ainsi que les philosophes païens, reconnaissent les vertus « humaines », païennes. De fait, nous devrions les pratiquer toutes, mais Chesterton ne les considère pas toutes comme des plus attrayantes. Pour lui, ces vertus humaines sont confrontées à un sérieux problème.
Quel est-il ? Les vertus humaines, ou païennes, sont tout simplement ennuyeuses, tristes. Il s’agit de mettre une mesure humaine aux activités que nous réalisons. Placer une limite humaine au fait de manger, dit-il, s’appelle “tempérance”. La “justice” est de donner à chacun ce qui lui revient humainement. En revanche, pour Chesterton, les vertus joyeuses sont les vertus “chrétiennes”. Il attirait l’attention sur le fait que l’Eglise de Rome présentait un Dieu joyeux, exubérant, un Dieu sans limites.
"Aimer, c'est pardonner ce qui est impardonnable, sans limites, ou c’est ne pas aimer", écrit-il dans "Hérétiques". Et "la foi signifie croire l'incroyable, ou alors ce n'est pas une vertu" du tout. Pour lui, "l’espérance signifie espérer. Quand les choses sont sans espoir, ou ce n’est pas une vertu du tout. C’est ce “sans limites”, cette exubérance et cette joie des vertus chétiennes, enseignées uniquement par l’Eglise de Rome, qui attiraient notre auteur. Gilbert K. Chesterton avait ainsi entamé son chemin de conversion.
Article traduit de l'édition potugaise d'Aleteia par Elisabeth de Lavigne