Charles Vaugirard, l’une des plumes du nouveau partenaire d’Aleteia, Les Cahiers Libres, revient sur les célébrations du 8 mai.
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08/04/14
Jeudi 8 mai, nous commémorerons l’armistice du 8 mai 1945. “La guerre est finie” titraient les journaux. Le IIIeme Reich avait capitulé après la guerre la plus sanglante de l’histoire de l’humanité. L’Europe de l’Ouest était libérée du nazisme par les alliés Américains, Anglais et Français Libres. L’Europe de l’Est, quant à elle, a été libérée d’Hitler par Staline…
La grande Alliance entre les démocraties libérales de l’Ouest et l’Union Soviétique n’était que temporaire. Elle était nécessaire pour écraser le nazisme, mais une fois cette guerre terminée, une autre est apparue : la guerre froide, qui a divisé en deux l’Europe entre territoires libérés par les soviétiques et territoires libérés par les autres puissances.
Le 8 mai n’était donc qu’un armistice, comme le 11 novembre 1914, comme tous les autres qui ont précédé dans les innombrables guerres européennes… et une autre guerre était en germe.
Comment construire la paix ? Comment sortir du cycle infernal des guerres ? C’est la question que de nombreux artisans de paix se sont posés.
Cinq ans et un jour après le 8 mai 1945, le 9 mai 1950, un grand artisan de paix a posé la première pierre d’un projet de paix juste et durable en Europe. Il s’agit de Robert Schuman. Dans le salon de l’horloge du ministère des affaires étrangères, Schuman a annoncé le projet d’une “fédération Européenne” créant une “solidarité de fait” entre les Etats européens. Solidarité qui doit rendre la guerre impossible tant les nations européennes deviendraient fraternelles.
Depuis 1945, les actuels Etats de l’Union Européenne n’ont pas été en guerre. Soixante-neuf ans sans guerre ! Cela ne s’est jamais vu dans l’histoire de l’Europe. Et toute guerre entre ces Etats est devenue absolument inimaginable. La guerre est bel et bien derrière nous, la France et l’Allemagne sont amies parce qu’elles ont construit la paix autour de la réconciliation, du pardon.
Mais l’enjeu de la paix sur le continent européen est toujours présent. Aux portes de l’Union Européenne, la paix est aujourd’hui très gravement menacée. L’Ukraine est en plein trouble. La guerre civile, mais aussi la guerre avec la Russie, est proche. L’unité et la pacification de l’Europe n’est pas encore terminée.
La paix véritable, la paix juste et durable, est à construire en Ukraine et en Russie. Puissent les dirigeants européens suivre l’exemple de Robert Schuman : construire une paix par la fraternité, sans humilier quiconque. Une paix avec tous les acteurs réunis autour d’une même table, à égalité. Une paix construite sur la réconciliation et la vérité, et non sur les mensonges et les démonstrations de force.