Le bombardement aérien des 1er et 2 mai derniers par le gouvernement de Khartoum sur un hôpital catholique dans les Monts Nouba, est une énième expression du conflit qui dévaste la région depuis juin 2011.
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07/05/14
Les monts Nuba ont été à nouveau le théâtre des affrontements qui font rage depuis des années au Kordofan du Sud (cf. Aleteia) entre le Gouvernement de Khartoum, un mouvement armé rebelle dans le Sud du Soudan et l’ALPSN (Armée de Libération des Peuples du Soudan du Nord).
L’aviation du régime de Khartoum a ainsi bombardé à deux reprises, les 1er et 2 mai, l’hôpital catholique “Mère de la Miséricorde” à Gidel, faisant un blessé léger. Soutenu par le Secours Catholique et Caritas Irlande, il s’agit du seul hôpital en activité de la région Ilvient en aide à plus de 150 000 personnes chaque année, et notamment aux Noubas blessés par les innombrables bombardements meurtriers, dans cette région particulièrement visée.
Dans un communiqué envoyé à l’Agence Fides, Mgr Macram Max Gassis, évêque émérite d’El Obeid, a fermement condamné l’attaque, qu’il qualifie d’ « attentat contre des civils innocents qui cherchaient une aide médicale dans notre hôpital », et s’est adressé directement au Président soudanais : « Je veux faire appel au Président Omar El Bashir, dont l’aviation a procédé au bombardement, afin qu’il assure que l’hôpital sera protégé contre d’autres attaques. L’hôpital ‘Mère de la Miséricorde’ est une institution médicale de l’Eglise catholique qui fournit des services de soins vitaux sans distinction de religion, de tribu ou de caractère politique. En frappant notre hôpital, vous frappez nos frères et sœurs musulmans et chrétiens, tout comme se poursuit l’oppression religieuse de l’Eglise catholique au Soudan ».
Mgr Gassis a en outre rappelé les efforts fournis par le diocèse d’El Obeid pour trouver une solution pacifique à cette longue guerre dévastatrice.
Les attaques répétées sur la région des monts Nouba s’explique notamment pas le soutien des habitants à l’Armée populaire de libération du Soudan de 1984 à 2002, et leur opposition générale au gouvernement de Khartoum. Après l’indépendance de Soudan du Sud en juillet 2011, les monts Nuba ont été placés au nord de la frontière, ce qui n’a pourtant pas empêché les Noubas de demeurer idéologiquement bien plus fidèles au gouvernement du Sud.
Depuis 2012, l’ONU dénonce les bombardements de Khartoum sur les régions frontalières, mais le gouvernement continue de réfuter ces accusations, affirmant n’utiliser l’aviation que contre les rebelles séparatistes soutenus par les autorités sud-soudanaises.