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PMA, GPA… Divorce entre la gauche et les associations pro-gay ?

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Paul Monin - publié le 06/05/14
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Après à peine un an de mariage pour tous, l’Inter LGBT n’accepte pas le recul du gouvernement sur la PMA.

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06/05/2014

Décidément, François Hollande aura réussi le tour de force de mécontenter tout le monde… D’un côté, les opposants au mariage homosexuel, et de l’autre les associations LGBT. Les premiers lui en veulent de ne leur avoir accordé aucune considération (ce qui a néanmoins permis l’éclosion d’une prise de conscience générale suivie par une mobilisation citoyenne historique de par son ampleur), les seconds de ne pas continuer sur sa lancée en satisfaisant l’ensemble de leur revendications communautaires. 

 
Lundi dernier, en effet, la secrétaire d’État déléguée à la famille,
Laurence Rossignol (qui avait déclaré
sur le plateau de l’émission de Frédéric Taddéi que «
les enfants n’appartiennent pas à leurs parents »)
a reçu une délégation de la Manif pour tous. Elle lui a confirmé qu’«
il n’y aura pas de PMA sous cette mandature et pas plus d’amendement », ce qui a provoqué l’ire des associations pro-gay. Le lendemain, l’ancien porte parole de l’inter-LGBT 
Nicolas Gougain exprimait sa colère «
froide et saine » et sa déception dans
une tribune publiée sur Le Monde.fr : «
Pourquoi plus de 40 ans après les lois Veil et Neuwirth, formuler un « projet parental » et parler de « désir d’enfant » serait vu comme un « droit à l’enfant » de la part des homosexuel-le-s ? Ce gouvernement a-t-il à ce point perdu de vue l’esprit des réformes familiales de ces 40 dernières années pour se faire un rail de naphtaline en recevant la manif « pour tous » et en les considérant ainsi comme des interlocuteurs crédibles ? »
 
Il déclare également, à propos de la Manif pour Tous, que «
ces derniers n’ont jamais voulu se placer dans la moindre perspective de dialogue », ce qui est d’une étonnante mauvaise foi au vu des appels répétés du collectif pour rencontrer le gouvernement lors des manifestations monstres de 2013. Alors qu’un million de personnes s’étaient rassemblés le dimanche 24 mars 2013 pour manifester contre l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe, le collectif de La manif pour tous avait demandé à être reçu par François Hollande,
qui leur avait opposé une fin de non recevoir. Il a fallu attendre le mardi 16 avril pour que le gouvernement, dans la personne de
Manuel Valls alors ministre de l’intérieur,
accepte de rencontrer le collectif, reconnaissant ainsi l’ampleur des manifestations. 
 
Le PS, persona non grata à la Gay Pride ?
On pourrait considérer que la décision du gouvernement concernant la PMA émane d’une volonté d’apaisement et de réconciliation envers une France si divisée sur le sujet. Pas le moins du monde, selon
Alix Béranger, membre du collectif oui-oui-oui,
qui a déclaré à L’Express : «
La société n’est pas divisée sur la PMA. La majorité y est indifférente et l’opposition est le fruit d’une minorité forte en communication. En renonçant à la PMA, le gouvernement laisse cette minorité imposer sa loi [sic !] ». 
Cette décision est, bien au contraire, une terrible désillusion pour l’association pro-gay. «
Coup sur coup, annoncer l’enterrement définitif de la PMA depuis Rome [par Manuel Valls] et le confirmer auprès de la Manif pour Tous, c’est hallucinant. On a un gouvernement de gauche, un Parlement de gauche et une politique conservatrice de droite ! 
» 
 
Pour Nicolas Gauguin, c’est une trahison : «
Fermer définitivement la porte à un engagement de campagne de François Hollande de 2012 ne peut être sans conséquences. » Là encore, l’ancien porte-parole de l’Inter-LGBT se trompe, puisque
le point 31 du programme de François Hollande ne portait que sur le mariage et sur l’adoption : « J’ouvrirai le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels. » Aucune trace de la PMA ni de la GPA dans son programme. Mais pour l’association pro-gay, c’est un véritable affront. 
 
A tel point que certaines organisations se demandent si le PS ne devrait pas être persona non grata lors de la prochaine gay pride prévue le 28 juin. Pour Nicolas Gougain, «
les socialistes – qui portent ce gouvernement comme ils peuvent – doivent s’attendre à un accueil glacial des manifestants et des associations en juin prochain lors de la Marche des fiertés. Tant pis ou tant mieux. »

 
Au sein même d’Inter-LGBT, des désaccords sur la GPA
La priorité pour l’Inter-LGBT est désormais la PMA et la GPA, Nicolas gauguin le reconnaît : «
nous n’avons pas avancé sur l’essentiel : la reconnaissance de l’homoparentalité et des parentalités dans leur pluralité. » Ces questions «
pointaient déjà leur nez en 1998 et 1999 lors des débats sur le Pacs. » Le problème, c’est qu’au sein même d’Inter-LGBT, des dissensions apparaissent sur ces sujets. 

 
En effet, il y a deux mois, une des associations membre d’Inter-LGBT quittait le rassemblement… pour cause de désaccord sur la GPA ! L’association
Coordination Lesbienne en France n’a pas renouvelé son adhésion au mouvement, et
a expliqué pourquoi : «
Comme la plupart des associations adhérentes de l’inter LGBT le savent, la Coordination Lesbienne en France a pris position contre les systèmes d’exploitation, de marchandisation et d’appropriation du corps des femmes et plus généralement de tous les êtres humains. Pour ces raisons, nous sommes contre la légalisation de la gestation pour autrui (GPA ou mères porteuses) et contre le système prostitutionnel. Or, si l’Inter LGBT, faute de consensus de la part des associations présentes, n’a jamais pris position sur la GPA ou la prostitution, il n’en est pas moins vrai qu’au sein de l’inter LGBT, certaines associations adhérentes, certes non majoritaires mais très actives, militent avec beaucoup d’ardeur en leurs faveurs. Cette absence de clarté de la part de l’Inter-LGBT vaut, aux yeux du public, quasi soutien à leurs idées dans un contexte où les positions se radicalisent et il n’était pas rare que nous soyons interpellées pour nous reprocher d’adhérer à “l’inter LGBT qui défend la GPA et la prostitution.
Cette ambigüité induit aussi un doute quant aux positions défendues par des représentants de l’inter lors de rencontres officielles avec les institutions et membres du gouvernement. »
 
Amandine Miguel, porte-parole Inter-LGBT chargée la représentation lesbienne
a confié à la revue Web Yagg que «
la CLF était une organisation importante au sein de l’Inter-LGBT, notamment à cause de ce déséquilibre dans la représentation des gays et des lesbiennes. Mais nous sommes assez surpris-e-s par les raisons invoquées. »
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