C’est une page méconnue et terrible de l’histoire : de 1926 à 1929, des dizaines de milliers de Mexicains se sont soulevés pour défendre leur foi chrétienne. Mais c’est d’abord un bon film avec un casting de rêve et un coup de cœur de Padreblog !
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04/05/14
Cristeros, sort ce 14 mai en France. Gros succès en Amérique il y a deux ans, son arrivée dans les salles de l’hexagone semble frileuse. Chez Sajeprod, la société qui le distribue, on interprète cette relative timidité comme une méconnaissance plus que comme une réticence idéologique.
De gros moyens, de grands acteurs
Pourtant, Cristeros n’a rien à envier aux grands films du box-office. Il réunit des acteurs de talent : la belle Eva Longoria (celle de Desperate Housewives …), Andy Garcia (Les Incorruptibles, Ocean’s Eleven, Le Parrain) et surtout le grand Lawrence d’Arabie, Peter O’Toole qui interprète avec talent le personnage d’un prêtre martyr, fusillé devant son église. Les scènes de bataille sont épiques, les décors et les costumes particulièrement réussis et la musique (de James Horner, qui a composé la musique du film Titanic) est prenante. Bref, un bon et grand film qu’il faut aller voir !
Mais vos Padre ne se sont pas subitement métamorphosés en critiques de cinéma. Pour des catholiques, pour ceux et celles qui veulent être des disciples du Christ et de son Eglise, ce film résonne bien sûr tout particulièrement.
Viva Cristo Rey !
Les Cristeros sont les acteurs méconnus d’une sorte de guerre de Vendée qui se déroule au Mexique. En 1926, le président de l’époque décide en effet d’interdire toute pratique religieuse dans l’ensemble du pays. Les prêtres sont pourchassés et arrêtés, les monastères et les écoles fermés, l’exercice du culte interdit. Après une pétition de plus d’un million de signatures, un boycott économique et de vaines négociations avec le gouvernement, une insurrection éclate. Lassés par les persécutions religieuses, les paysans du Mexique central – le plus peuplé – se soulèvent. Des hommes, des femmes, des vieillards et même des enfants, armés de bâtons, de pierres et de vieux fusils, affrontent la puissante armée fédérale. L’insurrection comptera jusqu’à 50.000 combattants avec à sa tête un général illustre en retraite, dont la foi personnelle est elle-même assez vacillante. Révolté par les multiples atteintes à une liberté qu’il estime fondamentale – la liberté de culte – il structure cette guérilla populaire en une vaste et puissante armée.
Cartouchières en bandoulière, sombreros vissés sur la tête, brandissant leurs armes, les rebelles chargent en criant « Viva el Cristo Rey ! » (vive le Christ-Roi). Surpris, leurs adversaires les affublent d’un sobriquet – cristeros – dont ils font un titre de gloire.
Au cœur de l’enfer, la lumière
La guerre est toujours un échec ; et la guerre civile est une folie innommable. Comme dans toutes les guerres, des pages d’horreur seront accomplies par les deux camps. Mais au milieu des ténèbres, les profanations, les représailles et les massacres, la lumière brille. Des prêtres, des laïcs et des enfants vont devoir rendre compte de l’espérance qui est en eux et donner au monde le témoignage suprême du martyre. Beaucoup d’entre nous seront émus aux larmes en regardant le chemin de croix du petit José Luis Sanchez, béatifié par le Pape Benoît XVI en novembre 2005 !
Lui et ses compagnons ont pris les armes pour défendre ce qu’ils estimaient comme non-négociable : leur Foi et leur appartenance à l’Eglise. Ils n’ont pas seulement pensé qu’ils en avaient le droit mais que c’était aussi leur devoir. Avoir le droit de croire en Dieu en paix, aller à la messe sans être inquiété, être libre de pratiquer sa foi : quoi de plus normal ? Et si les Cristeros nous rappelaient qu’aujourd’hui encore, dans de trop nombreux pays, il est dangereux d’être chrétien ? Et que le simple fait d’être un disciple du Christ entraîne un prix à payer ?
Regarder Cristeros doit nous faire redoubler de prières pour tous ceux qui aujourd’hui donnent vraiment, et concrètement, leur vie, leur sécurité, leurs biens, leur liberté au nom du Christ ! Savez-vous par exemple qu’en Syrie, il y a quelques jours, plusieurs chrétiens ont été … crucifiés ? Qu’au nord Nigeria, dans le diocèse de Maiduguri, il y avait 52 églises et que Boko Haram en a détruit 50 ? Qu’en Chine, on peut rencontrer des prêtres qui ont passé plus de trente années en prison pour le seul fait d’avoir voulu rester fidèles à Rome ? Ici en France, nous avons la grâce immense de pouvoir vivre librement notre foi et d’en témoigner dans notre société. Cette chance – que nous devons à ceux qui nous ont transmis la parole du Christ malgré la persécution – constitue pour nous une obligation intense : celle d’être des témoins pour tous ceux qui nous entourent et qui attendent la bonne nouvelle, dont nous pouvons si simplement leur parler.