Une “marche d’un million de femmes” en solidarité avec les lycéennes, chrétiennes en majorité, enlevées par les guérilleros de Boko Haram s’est déroulée ce 30 avril, à Abuja, capitale du Nigéria.
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30/04/2014
187 lycéennes, des chrétiennes pour la plupart d’entre elles, ont été kidnappées voici seize jours dans la ville chrétienne de Chibok, située dans l’Etat de Borno, au nord-est du pays, par la guérilla islamiste Boko Haram qui ensanglante la région (cf. Aleteia).
A l’initiative de plusieurs associations nigérianes regroupant des avocates, des magistrates, des membres d’organisations chrétiennes et musulmanes, « La marche d’un million de femmes », une grande manifestation de solidarité, s’est déroulée ce mercredi 30 avril, à Abuja, capitale du Nigeria * (cf. RFI). Le défilé a conduit les manifestants devant les locaux du conseil national de la sécurité puis au Parlement où les organisateurs devaient rencontrer les présidents des deux chambres car, au-delà de la solidarité, il s’agit d’interpeller les autorités dont l’inaction et les cafouillages scandalisent les familles et les ONG qui les soutiennent. Les forces de sécurité n’ont en effet affiché aucun résultat tangible, quinze jours après cet enlèvement massif. « Nous sommes préoccupés aussi parce qu’on ne sait rien de ce qui se passe. Des opérations sont peut-être en cours, mais les Nigérians ne sont pas suffisamment informés. Il y a eu d’abord un cafouillage sur le nombre de jeunes filles enlevées, ensuite le ministère de la Défense a annoncé qu’il avait obtenu la libération de toutes les lycéennes, et le même jour la principale de leur lycée a dit que c’était faux. Donc on ne sait plus qui croire et quoi penser», a déclaré à RFI Hadiza Bala Usman, membre de l’ONG «Femmes pour la justice et la paix».
Agées de 16 à 20 ans, ces lycéennes enlevées dans la ville chrétienne de Chibok appartiennent à plusieurs communautés, précise le site Portes ouvertes.
Selon l’Observatoire de la christianophobie, « Les pressions exercées par l’armée nigériane sur les implantations de Boko Haram, notamment le camp de la forêt de Sambisa où les lycéennes chrétiennes enlevées étaient supposé être détenues, auraient poussé cette secte tueuse islamiste à transférer par groupes leurs otages dans d’autres lieux vraisemblablement situés dans l’extrême nord du Cameroun où Boko Haram possède des implantations. Des villageois nigérians ont vu deux minibus suspects transporter des jeunes filles vers le Cameroun.»
On se souvient que c’est dans cette région frontalière entre le Cameroun et le Nigéria qu’avaient été enlevés l’an dernier la famille Moulin-Fournier, puis le prêtre français Georges Vandenbeusch (cf. Aleteia) et encore au début de ce mois d’avril, deux prêtres italiens et une sœur canadienne de 80 ans (cf Aleteia).
Le président régional de l’Association des églises chrétiennes au Nigeria (CAN), le Rév. Shuaibu Byal, a demandé au gouvernement une intervention rapide et lancé un appel pathétique aux chrétiens du monde entier : « J’ignore ce que nos filles subissent en ce moment. S’il vous plaît, priez avec nous afin que nous les retrouvions bientôt ».
*Abjuja est une ville nouvelle qui a succédé à Lagos, la plus grande ville du pays, comme capitale du Nigéria en 1991.