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Car Toi seul es saint…

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aleteia - publié le 28/04/14
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Le journaliste René Poujol n'appartient pas à la Génération Jean Paul II. Il explique sur son blog pourquoi les canonisations de ce dimanche ne l'ont pas fait vibrer.

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Le journaliste René Poujol n’appartient pas à la Génération Jean Paul II. Il explique sur son blog pourquoi les canonisations de ce dimanche ne l’ont pas fait vibrer.

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Dieu me pardonne, je ne suis pas allé à Rome pour la double canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II. Et, je l’avoue humblement, je ne suis pas parvenu à m’intéresser vraiment à l’événement.

Si j’ai différé ce court article, c’est pour ne pas venir assombrir la joie, après tout légitime, de ceux qui se réjouissent de voir l’Eglise porter le pape Jean-Paul II sur les autels. Car l’événement initial est bien là : répondre au « santo subito » qui, lors des obsèques du pape polonais, avait jailli de la foule. On sait combien cette spontanéité était, en fait, parfaitement organisée par le mouvement des Focolari. Mais on doit à la vérité que beaucoup, dans la foule, se reconnaissaient dans cette expression de la vox populi.

Je n’appartiens pas à la génération Jean-Paul II. Mais je respecte infiniment que de jeunes catholiques aient pu trouver le courage et la joie de croire au travers de ce pontificat et de ce pape d’exception. J’ai eu 20 ans en 1968, sous le pontificat de Paul VI qui, pour moi, fut un grand pape, même si personne ne sera surpris que je lui sois plus reconnaissant de Populorum progressio et de sa Lettre au cardinal Roy que d’Humanae Vitae. Il succédait au «bon pape Jean» pour lequel l’adolescent que j’étais, en 1962, éprouvait une infinie tendresse et la reconnaissance de voir ce vieux «grand-père» oser l’ouverture de l’Eglise catholique sur le monde.

Mais cette obsession à vouloir « faire des saints » m’est étrangère. Je la trouve ambigüe, dangereuse même pour le service de la vérité. Allez donc émettre désormais la moindre réserve sur les silences de Jean-Paul II à propos de la pédophilie dans l’Eglise ou de son soutien au fondateur des Légionnaires du Christ, et l’on vous enverra au visage que tout cela est mensonger puisque l’Eglise a reconnu sa sainteté. Un peu de patience eut permis de purifier la mémoire, d’apaiser les passions. Nul n’en veut aujourd’hui à François d’Assise ou à Augustin d’avoir eu des vies « trop humaines » avant de s’en remettre à l’amour de Dieu. Il fut un temps où l’Eglise croyait à la sagesse… du temps !
 
Et vouloir, du coup, associer le «bon pape Jean» aux réjouissances romaines, en un savant équilibrage autour du «vrai sens» à donner à Vatican II, tient plus du compromis politicien que de l’hommage sincère au serviteur de l’Evangile.  Que de paroles « verbales » entendues depuis quarante-huit heures pour tenter de nous expliquer… l’inexplicable !
 
Dimanche, dans ma paroisse, les paroles du Gloria ont longuement résonné en moi : «Car Toi seul es saint, Toi seul es Seigneur…» Oui, Dieu seul est saint. Et me revenait simultanément en mémoire la dernière phrase du livre qu’avec Jean-Marie Viennet nous venons de consacrer au fondateur des Communautés Emmaüs (1) : « Nous ignorons si l’Eglise reconnaîtra un jour les miracles qui diraient la sainteté de l’abbé Pierre. Mais nous savons que la vie de l’abbé Pierre est en soi un miracle, perçu par des millions d’hommes et de femmes comme preuve de la sainteté de Dieu. »
 
Avec mes amis, de retour de Rome, je souhaite pouvoir partager, derrière la diversité des visages d’Eglise auxquels les uns et les autres sommes légitimement attachés, une même foi en l’unique sainteté de Dieu.
 
(1) Jean-Marie Viennet & René Poujol : Le secret spirituel de l’abbé Pierre, Ed. Salvator.

 

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