Dans un vol intérieur américain, Marisa Pereira a écrit ces mots à son voisin de siège, marié, qui se faisait ouvertement draguer : « Ne détruisez pas votre mariage pour quelqu’un qui ne vous respecte pas ».
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25/04/2014
Il y a quelques semaines, je prenais l’avion d’Atlanta à Bentonville afin de prendre contact avec Wal-Mart pour mon travail. Lorsque je suis arrivée à la porte d’embarquement, j’ai commencé à observer les personnes autour de moi. Je remarquais alors une femme agitée, qui faisait tout ce qu’elle pouvait pour attire l’attention d’un homme. Ils portaient tous les deux une alliance mais ne semblaient pas être mari et femme.
Clin d’oeil de la Providence, dans l’avion, les deux personnes en question prirent place juste à côté de moi, aux sièges 7A et 7B (le mien était le 7C). Une femme arriva, elle avait visiblement le siège occupé par l’homme. Ce dernier lui tendit son billet de première classe en lui demandant « cela vous gêne-t-il d’échanger ? Nous devons régler des affaires de travail…» La femme accepta volontiers.
C’est là que l’histoire devient intéressante. Je fus littéralement choquée par l’attitude de la femme du siège 7A, exhibant tous ses atouts pour attirer l’attention de son voisin. Elle jouait beaucoup sur son physique. Elle avait de longs cheveux et faisait en sorte de les faire retomber sur lui. Après avoir remonté l’accoudoir, il n’y avait plus de barrière entre eux deux. Elle portait une robe de plage légère, avec une petite veste, comme pour se donner une touche professionnelle. Elle se penchait fréquemment vers lui, dévoilant son décolleté, tout en remontant sa robe pour laisser apparaître ses cuisses.
Au début, je remarquais que l’homme était très mal à l’aise, voire hésitant. Comme s’il avait un tic, il n’arrêtait pas de toucher son alliance. Je me suis alors mise à prier pour lui, pour qu’il reste fort. Voulant faire quelque chose, j’ai sorti un bout de papier et écrit ceci « Ne détruisez pas votre mariage pour quelqu’un qui ne vous respecte pas. Hier elle était avec quelqu’un d’autre, aujourd’hui avec vous, demain avec quelqu’un d’autre. Votre femme et vos enfants méritent mieux ! » Puis, j’ai ajouté tout en haut papier « c’est un coup monté » en raison de la détermination apparente de la femme.
Tandis que le vol était bien entamé, l’homme semblait perdre le contrôle. Bientôt il avait la main sur la cuisse de sa voisine. Elle disait « Je sais ce que nous devrions faire ce soir, nous devrions aller danser. » Sur ce, je passais à la vitesse supérieure dans mes prières…. Il y eut soudain des turbulences. Alors que nous n’étions pas rassurés, mon regard a croisé celui de l’homme du 7B. Il s’exclama « whoa ». Je saisis l’occasion et entamai la conversation :
« J’ai remarqué que vous aviez une alliance inhabituelle. Est-ce de l’argent ou du platine ?
– Platine mais je ne l’ai pas faite nettoyer depuis un moment
– Elle est toujours magnifique. Vous semblez partir en voyage d’affaires…serait-ce pour Wal-Mart (il
acquiesça). Y allez-vous souvent ?
– Oui très souvent. J’y vais au moins une fois par semaine.
– Vous devez bien connaître l’endroit ! J’aurais bien besoin de vos indications pour m’y rendre. »
À ce moment là, je lui glissais le mot que je venais d’écrire. Je pensais qu’il ne lirait que la première ligne ou me dirait que ce n’étaient pas là mes affaires. Mais en fin de compte, il lut attentivement le mot. Quand il releva la tête, il me remercia.
La femme du 7A remarqua le recul de l’homme et me lança un regard assassin. Mon voisin se retourna vers moi et me dit « Merci beaucoup. J’apprécie vraiment. » J’ai répondu « pas de problème, bonne chance à vous ». Et nous avons continué nos chemins respectifs.
La situation que je viens de décrire est née d’un mélange de convoitises : le pouvoir, le contrôle et la chair. Les femmes n’ont pas l’habitude de dominer le marché en terme de prédation. De mon expérience, les hommes savent plutôt bien s’y prendre. Aussi désormais, le sexe est devenu un «
sport de rue ». Tout le monde « couche » donc ça doit être la norme, cela doit être « normal ». Afin que cela reste « fun », on a introduit la compétition. Mais on a oublié le coût entraîné par de telles pratiques.
Dans ma vie, j’ai connu des hommes qui tentaient de provoquer ce genre de ravages. Mais grâce à Dieu, je n’ai pas été détruite par leur comportement. Heureusement pour moi, il y a quelques années j’ai connu un jeune homme en train de mourir. Il me fit un cadeau inestimable en me faisant un jour un compliment. Il m’a comparée à une « Marie terrestre ». Je savais que cela pouvait paraître présomptueux et même sacrilège. Mais cela a été une vraie bénédiction. À l’époque, ces paroles m’ont aidée à reprendre confiance en moi, elles m’ont encouragée à me comporter d’une façon digne de « Notre Dame ».
Après tout, le Genèse nous dit bien que nous somme faits à « Son image ». J’ai alors compris que si je me considérais moi-même comme une « dame », je serais moins susceptible de considérer le sexe comme un sport de compétition. Mais que je me conduirais d’une façon plus respectueuse avec moi-même. Je suppose que c’est là la même chose pour les hommes qui veulent se comporter en « gentlemen ».
Je me suis mise à prier durant ce voyage en avion pour que 7B ne succombe pas à la machinerie destructrice de 7A. Après quelques minutes de plaisir, il aurait sans doute compris que ça ne valait pas la souffrance infligée à sa femme, ses enfants, et toutes les personnes qui l’aimaient et lui faisaient confiance.
Cela pose donc deux questions :
Premièrement, qu’est-ce que l’amour, au fait ?
Le plus souvent, l’amour est défini comme une romance, un sentiment ou comme une activité sexuelle. D’autres plus avertis diraient que « c’est être disposé à donner sa vie pour les autres » ou « aimer est une décision ». C’est vrai, même si cela semble plutôt tiré par les cheveux.
Oui, l’amour est un choix. Comme c’est a
ussi un choix de se lever à 2 heures du matin pour emmener un ami à l’hôpital, ou quand je suis en congés et que quelqu’un a besoin de moi.
Deuxièmement, suis-je l’ange gardien de mon prochain ?
Si je veux vraiment que mes amis, mon/ma bien aimé(e) aillent au Paradis, il le faut oui. Pour revenir à l’anecdote de l’avion, j’ai longuement réfléchi avant de dire quoi que ce soit à cet homme. Finalement, j’ai compris que s’il me répondait « ce n’est pas votre problème », seul mon ego en aurait été vexé. Mais ça en valait la peine car je pouvais peut-être éviter à sa famille de souffrir.
Ainsi, je suis devenu l’ange gardien de mon prochain. Quelles étaient les chances pour qu’ils soient tous les deux assis à côté de moi ? Je crois que Dieu se sert de nous parfois pour parvenir à Ses fins et faire en sorte que certains restent sur Son chemin. N’est-il pas temps de mettre son ego de côté pour agir dans l’amour ?
G.B.
Traduit et adapté de l’édition anglaise d’Aleteia.